Tout savoir sur la coqueluche : dépistage, traitement et prévention
Définition de la coqueluche (Bacteria bordetella pertussis)
La coqueluche est une infection respiratoire très contagieuse, causée par deux bactéries très proches Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis. Elle se caractérise par des quintes de toux spasmodiques suivies d’une reprise inspiratoire difficile, souvent comparée au « chant du coq ». Cette maladie est potentiellement grave voire mortelle chez les nourrissons non vaccinés et les populations à risque, telles que les femmes enceintes et les personnes âgées.
Les chiffres clés
L’incidence de la maladie a largement diminué dans les pays ayant introduit, comme la France, la vaccination généralisée des jeunes enfants. De plus, le nombre de cas observés a fortement diminué pendant la pandémie de Covid-19, probablement en raison des gestes barrières adoptés durant cette période.
Modes de transmission et de contamination de la coqueluche
La coqueluche se transmet principalement par voie aérienne, lors de contacts directs avec des personnes infectées qui toussent, éternuent ou parlent.
Cette maladie est particulièrement contagieuse, 1 personne infectée contamine en moyenne 15 autres individus. La transmission est particulièrement élevée dans les régions où la vaccination infantile n’est pas répandue.
En France, où la couverture vaccinale des enfants est élevée, la contamination se fait désormais principalement des adultes ou adolescents vers les nourrissons, soulignant l’importance des rappels vaccinaux tout au long de la vie.
Développement des symptômes et des complications
Les symptômes / les signes
La coqueluche se développe en trois phases distinctes :
- Une phase d’incubation asymptomatique suivie d’une rhinorrhée d’une dizaine de jours.
- Une phase paroxystique caractérisée par des quintes de toux sévères et persistantes de plus de 7 jours. Chez le nourrisson, les quintes peuvent s’accompagner de bradycardie (baisse du rythme cardiaque)et de cyanose (coloration bleutée de la peau due au manque d’oxygène).
- Une phase de convalescence qui peut durer plusieurs semaines.
Les complications
Les complications peuvent être dramatiques, particulièrement chez les nourrissons et les personnes immunodéprimées. Elles incluent des pneumonies, des convulsions, des encéphalites, et dans les cas les plus sévères, une défaillance respiratoire ou multiviscérale pouvant être fatale. Chez les adultes et les adolescents, les symptômes sont généralement moins graves mais peuvent inclure une toux prolongée, de la fatigue, des maux de tête et des vomissements post-toux.
Tests et diagnostic : comment dépister la coqueluche ?
Prélèvement PCR ou prise de sang pour la coqueluche ?
Les symptômes pouvant varier, en particulier chez les adolescents et les adultes, il est très important de confirmer l’infection par un diagnostic biologique. Cela permet de traiter le patient par antibiotique dès que possible, et ainsi d’arrêter rapidement la transmission et de protéger l’entourage de la personne infectée.
Les seuls diagnostics biologiques remboursés sont l’isolement de la bactérie (technique assez fastidieuse) ou la détection de son matériel génétique par PCR à partir d’un prélèvement respiratoire ou nasopharyngé. Cette technique est à privilégier car plus rapide et plus sensible. La sérologie n’est pas recommandée car considérée comme peu fiable et elle n’est plus remboursée
Prévention et traitement
Prévention = vaccination
Le principal facteur de risque de la coqueluche est l’absence ou le retard de vaccination, en particulier chez les enfants. L’immunité, qu’elle soit acquise par la vaccination ou une infection antérieure, diminue avec le temps, rendant les adolescents et les adultes non vaccinés depuis plus de 10 ans également vulnérables. Pour prévenir la transmission, il est crucial d’éviter les contacts étroits avec des personnes infectées, surtout pour les groupes à risque.
Depuis 2022, la vaccination durant la grossesse est préconisée pour protéger le nouveau-né avant sa propre vaccination. En l’absence de vaccination au cours de la grossesse, la vaccination est recommandée pour les parents après la naissance et pour toute personne susceptible d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses 6 premiers mois de vie. La primo-vaccination chez les enfants est faite à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois. Puis un rappel à 6 ans et un autre entre 11 et 13 ans. Chez les adultes, un rappel est recommandé à l’âge de 25 ans (rattrapage recommandé jusqu’à 40 ans).
Traitement (antibiotiques, port du masque…)
En cas de contamination, le traitement repose principalement sur l’administration d’antibiotiques, généralement des macrolides, qui réduisent la durée et la gravité des symptômes s’ils sont administrés précocement. Dans les cas graves, notamment chez les nourrissons, une hospitalisation est nécessaire pour assurer une surveillance étroite et un soutien respiratoire.
Comme pour toute épidémie d’infections respiratoires, le port du masque est fortement recommandé, en particulier en présence de personnes fragiles, dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, dans les espaces clos et dans les transports en commun.