Endométriose : les réponses à vos questions

— 28 mars 2022
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Le lundi 28 mars est la journée internationale de la lutte contre l’endométriose. Une maladie gynécologique fréquente et pourtant mal (re)connue. C’est pourquoi, le Dr Marie-Lorraine GUENEDAL, médecin biologiste Biogroup a répondu aux questions les plus posées par nos patients.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

Dr GUENEDAL : « Une femme sur 10 serait atteinte par cette maladie, qui se caractérise par la présence anormale de muqueuse utérine dans des zones où elle ne devrait pas se trouver. Ce tissu restant sensible aux hormones féminines et donc au cycle menstruel, les lésions réagissent comme la muqueuse de l’utérus au moment des règles : elles prolifèrent, elles saignent et laissent des cicatrices fibreuses, ce qui explique les douleurs parfois très intenses, dont souffrent les femmes atteintes d’endométriose. »

À quel âge débute l’endométriose ?

Dr GUENEDAL : « Qu’elle soit symptomatique ou non, l’endométriose débute avec les premières règles et disparaît généralement à la ménopause. »

Les causes de l’endométriose

Dr GUENEDAL : « On sait que l’endométriose n’est ni contagieuse ni sexuellement transmissible mais ses causes ne sont pas encore bien connues. Des facteurs de susceptibilité individuelle semblent intervenir dans le développement de cette maladie. Plusieurs pistes sont à l’étude : immunitaire, tumorale, génétique, héréditaire (terrain familial), environnementale (perturbateurs endocriniens). »

Quels sont les signes et symptômes de l’endométriose ?

Dr GUENEDAL : « L’endométriose provoque le plus souvent de fortes douleurs de règles mal soulagées par les antalgiques classiques, souvent invalidantes.

Ces symptômes varient selon la localisation des lésions, généralement autour de l’utérus, pouvant causer des douleurs lors des rapports sexuels, mais aussi quand la femme urine ou défèque. »

L’endométriose entraîne-t-elle une infertilité ?

Dr GUENEDAL : « 30 à 40% des femmes atteintes d’endométriose sont concernées par des problèmes de fertilité. Si l’infertilité n’est pas forcément associée à l’endométriose, il est important de sensibiliser à ce sujet toute femme endométriosique en âge de procréer. En particulier, elle ne devra pas tarder à débuter une première grossesse.

Sachant que l’endométriose peut se manifester à bas bruit ou être silencieuse longtemps, il est important de ne pas passer à côté de ce diagnostic lors de tout bilan d’infertilité. Le cas échéant, la prise en charge doit être rapide et adaptée, au sein d’un centre de référence pluridisciplinaire, où seront discutées les options thérapeutiques telles que la chirurgie et l’AMP (Assistance Médicale à la Procréation). »

La grossesse se déroule-t-elle normalement malgré l’endométriose ?

Dr GUENEDAL : « Il est tout à fait possible de mener une grossesse normale, d’autant que l’endométriose est mise en sommeil durant la gestation. Les symptômes de l’endométriose sont parfois plus marqués au début puis ils s’estompent. Après l’accouchement, les symptômes reprennent généralement leur rythme cyclique menstruel, mais un traitement hormonal bloquant peut être initié même en cas d’allaitement. »

Diagnostic de l’endométriose : quels tests réaliser ?

Dr GUENEDAL : « En cas de symptômes évocateurs, le diagnostic repose sur l’examen clinique et gynécologique s’il est supportable par la patiente, qui permet ensuite d’orienter la prescription d’une échographie et éventuellement d’une IRM. Seuls ces examens apportent des réponses fiables. »

Quel traitement pour l’endométriose ?

Dr GUENEDAL : « L’endométriose est une maladie chronique dont on ne peut guérir. Il existe cependant des traitements, médicaux ou non, visant à soulager les symptômes et les douleurs, et à freiner l’évolution. Le traitement de première intention est hormonal : il agit sur le cycle hormonal et supprime les règles. Le traitement chirurgical destiné à éliminer les lésions est indiqué selon le type d’endométriose et la gravité et/ou en cas d’infertilité.
Seul un avis médical spécialisé permet de déterminer le meilleur traitement adapté à chaque femme et à chaque période de sa vie. »

Est-il possible de prévenir l’endométriose ?

Dr GUENEDAL : « Actuellement, il est impossible de prévenir l’apparition de cette maladie. Néanmoins, une bonne hygiène de vie, un régime alimentaire adapté, une bonne gestion du stress et une activité physique régulière peuvent limiter le risque évolutif de l’endométriose et aider les femmes à mieux la supporter au quotidien. »

Ce qu’il faut retenir à propos de la maladie de l’endométriose.

Dr GUENEDAL : « De fortes douleurs de règles ne sont pas synonymes d’endométriose. Mais si elles sont cycliques, invalidantes et résistantes à un antalgique simple comme le paracétamol, il faut suspecter une endométriose.

Sachant que le retard moyen de diagnostic est de 7 ans et que l’endométriose peut avoir des conséquences physiques graves et un impact psycho-social, il est urgent de sensibiliser, de former et d’informer les professionnels de santé et leurs patientes ! »

Dr ML. GUENEDAL
Médecin Biologiste Biogroup
Responsable du Comité PMA

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