Comprendre un frottis positif au papillomavirus : interpréter ses résultats

Le test HPV est aujourd’hui l’outil de dépistage primaire recommandé en France pour prévenir le cancer du col de l’utérus. Il est proposé aux femmes à partir de 30 ans. Ce test permet de détecter précocement la présence du virus HPV (papillomavirus humain), souvent sans symptômes, mais parfois responsable d’infections persistantes pouvant mener à des lésions précancéreuses. Lorsqu’un frottis est positif au papillomavirus, cela génère souvent de l’inquiétude, bien que ce résultat ne signifie pas nécessairement une pathologie grave.
I. Comprendre les résultats d’un frottis et d’un test HPV positif
A/ Résultats d’un frottis : comment les interpréter
Un frottis est un prélèvement de cellules réalisé sur le col de l’utérus par une sage-femme, un gynécologue, puis analysé en laboratoire d’anatomo-pathologie. Lorsqu’on parle de frottis anormal, cela signifie que des anomalies ont été détectées au niveau des cellules cervicales. Le test HPV quant à lui, permet de rechercher directement la présence du virus

Dans certains cas, on peut obtenir un HPV positif normal : cela signifie que le virus est présent, mais ne préjuge pas d’éventuelles anomalies cellulaires. Cela n’est pas rare, notamment chez les femmes jeunes, où l’infection disparaît souvent grâce aux défenses immunitaires. En revanche, un frottis ASCUS ou ASC-H peut être retrouvé : ces termes désignent des anomalies cellulaires atypiques, souvent bénignes, mais qui peuvent conduire à des lésions pré-cancéreuses et donc nécessiter un contrôle.

Par ailleurs, un frottis inflammatoire est une situation fréquente, généralement liée à une inflammation locale, parfois secondaire à une infection par le papillomavirus. Les patientes reçoivent les résultats du frottis dans un délai de 1 à 3 semaines. Le résultat de l’examen est transmis au praticien prescripteur, qui peut ensuite expliquer la marche à suivre.
B/ HPV 18 ou 16 positif, HPV autres types spécifiques et conduite à tenir
Un HPV 18 positif, comme un HPV 16 ou 51, fait partie des HPV à haut risque, susceptibles de provoquer à long terme un cancer du col. Ces types spécifiques de HPV n’entraînent pas forcément une pathologie grave, mais leur persistance peut être étroitement liée à des lésions précancéreuses.
En présence d’un test HPV positif associé à une anomalie cellulaire, une colposcopie est recommandée. Il s’agit d’un examen visuel du col de l’utérus, réalisé à l’aide d’une loupe binoculaire. Une colposcopie normale rassure, tandis qu’une colposcopie positive peut mener à une biopsie pour analyser des zones suspectes. Dans tous les cas, la conduite à tenir repose sur l’évaluation du risque et la persistance du virus.
II. Infection par le papillomavirus : transmission, symptômes et risques
A/ Papillomavirus symptômes et apparition de la maladie
Les symptômes du papillomavirus sont rares. La plupart des infections par les papillomavirus sont asymptomatiques et régressent spontanément. Toutefois, certaines infections persistent, notamment les infections à HPV à haut risque, et peuvent provoquer des anomalies cellulaires sur le long terme.
La maladie papillomavirus peut se manifester par des verrues génitales (condylomes) ou des modifications du col, détectables uniquement par frottis. Il est estimé que le virus peut mettre plusieurs mois à plusieurs années avant de se manifester. C’est pourquoi un dépistage primaire régulier est recommandé.

Les défenses immunitaires jouent un rôle déterminant : elles permettent souvent d’éliminer le virus naturellement. C’est pour cette raison que certaines infections par le papillomavirus peuvent disparaître sans traitement.
B/ Transmission du papillomavirus et impact sur le couple

Le papillomavirus se transmet principalement par contact sexuel. La transmission du papillomavirus a lieu lors de rapports sexuels, mais peut aussi survenir par simples contacts entre les organes génitaux. Le virus est extrêmement contagieux, même en l’absence de symptômes visibles.
Le papillomavirus et le couple peuvent être mis à l’épreuve par la découverte d’un HPV positif. Il est important de rappeler que l’infection peut avoir été contractée des années auparavant. La responsabilité ou la culpabilisation n’ont pas lieu d’être.
Enfin, les hommes sont aussi porteurs : le papillomavirus chez l’homme peut être asymptomatique ou causer des condylomes. La vaccination précoce et les campagnes de dépistage permettent de limiter la propagation du virus dans la population.
III. Suivi et traitements après un frottis anormal
A/ Papillomavirus traitement et conduite à tenir après un HPV positif
Face à un test HPV positif, la conduite à tenir varie selon l’âge, les antécédents, et les résultats de l’examen cytologique. En l’absence de lésion, une simple surveillance annuelle suffit. En cas d’anomalies, un rendez-vous chez un gynécologue pour une colposcopie est indiqué.
Il n’existe pas de traitement direct contre le virus, mais on peut traiter les lésions précancéreuses détectées à temps. Parfois, une destruction locale par laser ou une conisation est nécessaire. La prise en charge est adaptée à chaque cas.
Il est essentiel de suivre les recommandations du professionnel de santé, qu’il s’agisse d’une sage-femme, d’un médecin généraliste ou d’un gynécologue.

B/ Prévention du cancer du col et perspectives

Le cancer du col de l’utérus peut être prévenu grâce à une stratégie de dépistage primaire et de vaccination contre le papillomavirus. En France, depuis plusieurs années, ces actions ont permis une baisse des formes graves. La vaccination dès 11 ans est recommandée pour les filles et les garçons.
Les prélèvements de cellules effectués lors du frottis permettent de déceler des anomalies avant l’apparition de symptômes. C’est une arme de prévention efficace contre le cancer papillomavirus.
Le dialogue avec un professionnel et le suivi régulier dans un laboratoire de biologie médicale permettent d’agir rapidement en cas de frottis anormal.