La Syphilis : définition, transmissions, symptômes, dépistage et traitement

— 25 avril 2023

Définition et caractéristiques de la Syphilis

Une IST : Infection sexuellement transmissible

La syphilis, autrefois appelée « grande vérole », « mal français » ou « mal napolitain » selon de quel côté des Alpes on se situait, est une IST provoquée par une bactérie appelée Treponema pallidum. Cette pathologie peut affecter tous les organes et avoir de graves conséquences si elle n’est pas dépistée et traitée.

La syphilis en chiffres

Entre 3 000 et 4 000
Nouveaux cas par an en France.

80%
Des nouveaux cas sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.

30%
Est le risque estimé d’être contaminé lors d’un rapport sexuel non protégé avec une personne infectée.

Les modes de transmission et de contamination de la Syphilis

syphilis

La syphilis se transmet lors des préliminaires et des rapports sexuels (pénétration vaginale ou anale, rapports bouche-sexe, bouche-anus, éventuellement bouche-bouche). La transmission de la bactérie responsable, le tréponème, a lieu uniquement en cas de contact direct car cet agent ne peut pas survivre à l’air libre. La syphilis peut également être transmise pendant la grossesse de la mère au fœtus.

Le saviez-vous ? La syphilis est la seule tréponématose transmise par voie sexuelle. Elle est due à  la bactérie Treponema pallidum.

Développement des symptômes et des complications

La syphilis précoce (< 1 an après la contamination)

La contagiosité est maximale pendant ces phases de syphilis précoce :

  • La phase primaire est caractérisée par une ulcération d’un diamètre de 5 à 15mm de la peau des muqueuses. Ce chancre apparaît environ 20 jours (10 à 100 jours) après le contact. Indolore, il passe souvent inaperçu. C’est à cet endroit que la bactérie a contaminé le patient.
  • La phase secondaire, qui correspond à la dissémination de la bactérie dans tout l’organisme, se manifeste par des symptômes telles que des éruptions cutanéo-muqueuses, des « floraisons » qui durent quelques jours à quelques semaines, souvent associées à des adénopathies (augmentation de la taille des ganglions qui deviennent douloureux). Cette période survient environ 6 à 16 semaines après la contamination et dure plusieurs mois. D’autres signes cliniques peuvent être également observés en cas d’atteintes d’autres organes (système nerveux, cœur, etc.).
  • La phase latente précoce est caractérisée par un stade clinique silencieux (absence de signes ou de symptômes) de moins de 1 an.

BON A SAVOIR : Chez l’homme, le chancre se trouve le plus souvent sur le gland ou sur la verge. Chez la femme, ce sont les grandes ou petites lèvres de la vulve qui sont touchées. On peut aussi retrouver le chancre au niveau du rectum, de la bouche et de la gorge chez les deux sexes.

La syphilis tardive (> 1 an après la contamination)

BON A SAVOIR : Jusqu’au 19ème siècle la syphilis faisait des dizaines de milliers de victimes chaque année en France. D’illustres personnages en sont morts comme François 1er, Flaubert, Baudelaire, Gauguin…

  • La phase tertiaire est heureusement devenue exceptionnelle grâce aux traitements et au dépistage. Elle survient vers la 3ème année (de 2 à plus de 10 ans). Les troubles neurologiques, cardio-vasculaires, rénaux et psychiatriques en sont les atteintes caractéristiques.
  • La phase latente tardive est caractérisée par un stade clinique silencieux (absence de signes ou de symptômes) pour une syphilis évoluant depuis plus d’une année.

Diagnostic et Traitement de la syphilis

L’importance du dépistage

Prise-de-sang-syphilis

La syphilis étant très contagieuse, le dépistage et le traitement de patients atteints de syphilis permettent d’éviter la survenue de nouveaux cas chez les partenaires sexuels. Le dépistage par test sérologique (prise de sang) est conseillé et peut être proposé annuellement à certains groupes de la population ayant des rapports sexuels non protégés, fellation comprise :

  • Les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) ;
  • Les travailleurs et travailleuses du sexe ;
  • Les personnes fréquentant les travailleurs et travailleuses du sexe ;
  • Les personnes ayant des rapports avec plusieurs partenaires sur l’année ;
  • Le ou les partenaires sexuels d’une personne infectée.

Le dépistage est aussi proposé par exemple :

  • Aux personnes à risque ayant eu un rapport sexuel non protégé ou ayant été en contact avec un sujet syphilitique ;
  • Lors du diagnostic ou en cas d’antécédent d’IST à gonocoque, chlamydiae trachomatis et d’infection à VIH.

Attention : Le dépistage est obligatoire chez la femme enceinte, idéalement lors des 3 premiers mois de grossesse.

Test de dépistage : le diagnostic direct / prélèvement du chancre syphilitique

Réalisé grâce à une technique de microscopie particulière, il permet de faire le diagnostic par mise en évidence de la bactérie à partir d’un prélèvement réalisé au niveau d’un chancre. Cet examen est très peu réalisé en pratique car il est difficile à mettre en œuvre techniquement.

Il existe des techniques de recherche du matériel génétique de la bactérie par PCR (Polymerase Chain reaction) mais elles ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie et ne sont utiles que sur les prélèvements au niveau du chancre.

Test de dépistage : la sérologie

Deux types de tests permettent le dépistage et le diagnostic de la syphilis

Les tests tréponémiques (TT) : Ces tests détectent des anticorps dirigés contre des antigènes du tréponème. Ils sont plus spécifiques. Ils ont pour caractéristique de rester le plus souvent positifs après traitement et ne permettent donc pas de distinguer une syphilis active d’une syphilis guérie.

Les tests non tréponémiques (TNT) : Ces tests sont moins spécifiques que les TT. Ils ont cependant pour caractéristique de se négativer le plus souvent après traitement et ne sont alors positifs que pour les syphilis actives.

C’est la combinaison du résultat de ces deux types de tests qui permet au biologiste de savoir si un patient est atteint de la syphilis et si celle-ci est récente ou ancienne.

Ces deux tests sont réalisés à partir :

D’une prise de sang

Réalisée en laboratoire biologie médicale

Ne nécessitant pas d’être à jeun

BON A SAVOIR : Les anticorps qu’un patient développe au contact de la syphilis sont “non immunisants” cela veut dire qu’ils ne protègent pas d’une nouvelle infection. On peut donc être contaminé plusieurs fois même après guérison.

IST : Il n’a jamais été aussi simple de se dépister

A partir du 1er septembre 2024, le dépistage sans ordonnance en laboratoire de biologie médicale sera élargi en France pour inclure des tests de diagnostic avancés pour quatre nouvelles infections sexuellement transmissibles (IST) telles que la chlamydia, la gonorrhée, l’hépatite B et la syphilis, en plus du dépistage du VIH, dans le cadre de l’initiative « Mon test IST », visant à améliorer l’accès aux soins et à réduire la transmission des IST. 

Le dispositif « Au labo sans ordo » permet un dépistage sans rendez-vous et sans ordonnance, directement en laboratoire. 

  • Pour les moins de 26 ans : prise en charge intégrale sans avance de frais, couverte à 100 % par l’Assurance Maladie. 
  • Pour les plus de 26 ans : remboursement à hauteur de 60 % par la Sécurité Sociale, avec les 40 % restants à la charge de la mutuelle ou du patient. 

Traitement & Prévention : comment se protéger ?

Traitement

A tous ses stades d’évolution, même tardifs, la syphilis est traitée par une dose d’antibiotiques, permettant la guérison du patient.

Une fois le traitement terminé, il est important d’avoir un suivi régulier avec votre médecin et de surveiller l’évolution des tests sérologiques pour s’assurer que la syphilis n’est pas active. C’est une étape essentielle.

Prévention

Il n’existe pas de vaccin pour se protéger de la syphilis, l’utilisation de préservatifs est donc indispensable pour éviter les contaminations d’autant que c’est un moyen de se prémunir des autres IST.

Sources :
La syphilis : définition, évolution et transmission, Ameli.fr ; Janvier 2023
La syphilis actualisation, Sante Publique France ; Décembre 2022
Centre National de Référence des Infections Sexuellement Transmissibles bactériennes
Argumentaire de la HAS prise ne charge de la Syphilis ; 2015

Les réponses à vos questions

Si la syphilis n’est pas traitée, elle peut entrainer de graves problèmes de santé (rupture de gros vaisseaux sanguins, destruction d’organes, problèmes neurologiques), d’où l’importance du dépistage.

Les symptômes de la syphilis peuvent se présenter sous forme de un ou plusieurs boutons rouges sur les organes génitaux, anus ou au fond de la gorge. Ce bouton évoluera en ulcère non douloureux accompagnant des symptômes grippaux.

Des plaques de boutons ou des rougeurs peuvent également apparaitre sur la paume des mains et la plante des pieds.

La syphilis se transmet lors des préliminaires et des rapports sexuels (pénétration vaginale ou anale, rapports bouche-sexe, bouche-anus, éventuellement bouche-bouche). La transmission de la bactérie responsable, le tréponème, a lieu uniquement en cas de contact direct car cet agent ne peut pas survivre à l’air libre. La syphilis peut également être transmise pendant la grossesse de la mère au fœtus.

Si la syphilis n’est pas traitée, elle peut entrainer de graves problèmes de santé (rupture de gros vaisseaux sanguins, destruction d’organes, problèmes neurologiques), d’où l’importance du dépistage.

A tous ses stades d’évolution, même tardifs, la syphilis est traitée par une dose d’antibiotiques, permettant la guérison du patient.

Une fois le traitement terminé, il est important d’avoir un suivi régulier avec votre médecin et de surveiller l’évolution des tests sérologiques pour s’assurer que la syphilis n’est pas active. C’est une étape essentielle.

En cas de doute, le dispositif « Au labo sans ordo » permet un dépistage des IST sans rendez-vous et sans ordonnance, directement en laboratoire.

Il est possible de réaliser un dépistage direct par prélèvement au niveau d’un chancre mais le test le plus utilisé reste la prise de sang.

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