La Syphilis : définition, transmissions, symptômes, dépistage et traitement
Définition et caractéristiques de la Syphilis
Une IST : Infection sexuellement transmissible
La syphilis, autrefois appelée « grande vérole », « mal français » ou « mal napolitain » selon de quel côté des Alpes on se situait, est une IST provoquée par une bactérie appelée Treponema pallidum. Cette pathologie peut affecter tous les organes et avoir de graves conséquences si elle n’est pas dépistée et traitée.
La syphilis en chiffres
Entre 3 000 et 4 000
Nouveaux cas par an en France.
80%
Des nouveaux cas sont des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
30%
Est le risque estimé d’être contaminé lors d’un rapport sexuel non protégé avec une personne infectée.
Les modes de transmission et de contamination de la Syphilis
La syphilis se transmet lors des préliminaires et des rapports sexuels (pénétration vaginale ou anale, rapports bouche-sexe, bouche-anus, éventuellement bouche-bouche). La transmission de la bactérie responsable, le tréponème, a lieu uniquement en cas de contact direct car cet agent ne peut pas survivre à l’air libre. La syphilis peut également être transmise pendant la grossesse de la mère au fœtus.
Le saviez-vous ? La syphilis est la seule tréponématose transmise par voie sexuelle. Elle est due à la bactérie Treponema pallidum.
Développement des symptômes et des complications
La syphilis précoce (< 1 an après la contamination)
La contagiosité est maximale pendant ces phases de syphilis précoce :
- La phase primaire est caractérisée par une ulcération d’un diamètre de 5 à 15mm de la peau des muqueuses. Ce chancre apparaît environ 20 jours (10 à 100 jours) après le contact. Indolore, il passe souvent inaperçu. C’est à cet endroit que la bactérie a contaminé le patient.
- La phase secondaire, qui correspond à la dissémination de la bactérie dans tout l’organisme, se manifeste par des symptômes telles que des éruptions cutanéo-muqueuses, des « floraisons » qui durent quelques jours à quelques semaines, souvent associées à des adénopathies (augmentation de la taille des ganglions qui deviennent douloureux). Cette période survient environ 6 à 16 semaines après la contamination et dure plusieurs mois. D’autres signes cliniques peuvent être également observés en cas d’atteintes d’autres organes (système nerveux, cœur, etc.).
- La phase latente précoce est caractérisée par un stade clinique silencieux (absence de signes ou de symptômes) de moins de 1 an.
La syphilis tardive (> 1 an après la contamination)
- La phase tertiaire est heureusement devenue exceptionnelle grâce aux traitements et au dépistage. Elle survient vers la 3ème année (de 2 à plus de 10 ans). Les troubles neurologiques, cardio-vasculaires, rénaux et psychiatriques en sont les atteintes caractéristiques.
- La phase latente tardive est caractérisée par un stade clinique silencieux (absence de signes ou de symptômes) pour une syphilis évoluant depuis plus d’une année.
Diagnostic et Traitement de la syphilis
L’importance du dépistage
La syphilis étant très contagieuse, le dépistage et le traitement de patients atteints de syphilis permettent d’éviter la survenue de nouveaux cas chez les partenaires sexuels. Le dépistage par test sérologique (prise de sang) est conseillé et peut être proposé annuellement à certains groupes de la population ayant des rapports sexuels non protégés, fellation comprise :
- Les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) ;
- Les travailleurs et travailleuses du sexe ;
- Les personnes fréquentant les travailleurs et travailleuses du sexe ;
- Les personnes ayant des rapports avec plusieurs partenaires sur l’année ;
- Le ou les partenaires sexuels d’une personne infectée.
Le dépistage est aussi proposé par exemple :
- Aux personnes à risque ayant eu un rapport sexuel non protégé ou ayant été en contact avec un sujet syphilitique ;
- Lors du diagnostic ou en cas d’antécédent d’IST à gonocoque, chlamydiae trachomatis et d’infection à VIH.
Test de dépistage : le diagnostic direct / prélèvement du chancre syphilitique
Réalisé grâce à une technique de microscopie particulière, il permet de faire le diagnostic par mise en évidence de la bactérie à partir d’un prélèvement réalisé au niveau d’un chancre. Cet examen est très peu réalisé en pratique car il est difficile à mettre en œuvre techniquement.
Il existe des techniques de recherche du matériel génétique de la bactérie par PCR (Polymerase Chain reaction) mais elles ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie et ne sont utiles que sur les prélèvements au niveau du chancre.
Test de dépistage : la sérologie
Deux types de tests permettent le dépistage et le diagnostic de la syphilis
C’est la combinaison du résultat de ces deux types de tests qui permet au biologiste de savoir si un patient est atteint de la syphilis et si celle-ci est récente ou ancienne.
Ces deux tests sont réalisés à partir :
D’une prise de sang
Réalisée en laboratoire biologie médicale
Ne nécessitant pas d’être à jeun
Traitement & Prévention : comment se protéger ?
Traitement
A tous ses stades d’évolution, même tardifs, la syphilis est traitée par une dose d’antibiotiques, permettant la guérison du patient.
Une fois le traitement terminé, il est important d’avoir un suivi régulier avec votre médecin et de surveiller l’évolution des tests sérologiques pour s’assurer que la syphilis n’est pas active. C’est une étape essentielle.
Prévention
Il n’existe pas de vaccin pour se protéger de la syphilis, l’utilisation de préservatifs est donc indispensable pour éviter les contaminations d’autant que c’est un moyen de se prémunir des autres IST.
Sources :
La syphilis : définition, évolution et transmission, Ameli.fr ; Janvier 2023
La syphilis actualisation, Sante Publique France ; Décembre 2022
Centre National de Référence des Infections Sexuellement Transmissibles bactériennes
Argumentaire de la HAS prise ne charge de la Syphilis ; 2015