Trisomie 21 : dépistage et parcours de soin
La trisomie 21 ou syndrome de Down est la plus fréquente des anomalies chromosomiques. Elle est la conséquence d’un chromosome supplémentaire dans les cellules. Habituellement, chaque cellule du corps humain comporte 46 chromosomes répartis en 23 paires, quand il y a 3 chromosomes de la paire 21, on parle de trisomie 21.
Le syndrome de Down est associé cliniquement à une déficience intellectuelle de degré variable (souvent légère). On peut également retrouver des particularités morphologiques et des malformations d’organes dont la sévérité est très variable (cœur, reins, yeux, appareil urinaire).
Le dépistage de cette affection non curable a été intégrées dans le parcours de soin de la femme enceinte.
Le dépistage prénatal de la trisomie 13, 18 et 21
Qu’est-ce que le dépistage prénatal ?
Pendant de nombreuses années, seuls l’âge maternel (le risque augmente avec l’âge maternel) et la présence de malformations fœtales décelables à l’échographie ont été pris en compte comme facteur de risque de la trisomie 21 fœtale. Depuis 1997, la France a mis en place le dépistage de la trisomie 21 à l’échelon national, initialement par le dépistage sérique maternel.
En cas de risque établi, il était proposé aux femmes un examen diagnostique du caryotype fœtal par amniocentèse.
Plus récemment, le dépistage s’est enrichi des nouvelles technologies avec l’analyse de l’ADN libre circulant au début des années 2000 (DPNI) qui est proposé aux femmes ayant un risque accru de donner naissance à un enfant atteint de la trisomie 21.
Cet examen sans risque pour le foetus, a permis de réduire le nombre d’amniocentèses et donc le risque de fausse couche associé.

A quoi sert le dépistage prénatal ?
Il existe 2 étapes de dépistage prénatal : l’évaluation du risque (dépistage à proprement parlé) puis le diagnostic.
Evaluer le risque de la trisomie 21 fœtale
Le dépistage prénatal a pour but d’évaluer le risque, pour l’enfant à naitre, d’être porteur de trisomie 21 : le risque est soit « faible » soit « élevé ». Les examens à réaliser sont le triple test et/ou le DPNI.
Poser le diagnostic de la trisomie 21
Le dépistage prénatal qui consiste à évaluer le risque, ne permet pas d’établir le diagnostic de trisomie 21 avec certitude.
Ce diagnostic ne peut être posé que par l’analyse du caryotype fœtal consistant en l’étude des chromosomes après un prélèvement de liquide amniotique (amniocentèse) ou de villosités du placenta (choriocentèse ou biopsie choriale). Cependant, ce prélèvement n’est pas anodin, car c’est un geste invasif associé à un risque de fausse couche.
Le parcours de soin recommandé pour la femme enceinte préconise donc de procéder tous d’abord à l’évaluation du risque par l’examen triple test ou DPNI qui sont non invasifs.
Les prélèvements invasifs restent indiqués uniquement en cas en cas de risque supérieur à 1/50 par le triple test ou de DPNI dit positif.
Parcours de soin
Etape 1 – TRIPLE TEST : évaluation du risque grâce aux marqueurs sériques
- Si risque faible : suivi de grossesse normal
- Si risque augmenté : autre examen plus sensible, le DPNI
- Si risque élevé : amniocentèse
Etape 2 – Le DPNI* : évaluation plus précise du risque grâce à l’analyse l’ADN libre fœtal circulant
- Si négatif : suivi de grossesse avec suivi normal
- Si positif : proposition d’amniocentèse pour caryotype fœtal
*DPNI = Dépistage Prénatal Non Invasif
Etape 3 – L’amniocentèse : diagnostic précis grâce à l’étude du liquide amniotique
Cet examen est le seul qui permet de poser un diagnostic de trisomie 21 chez le fœtus. Cependant il est invasif et risqué pour le fœtus. Il est donc indiqué si les précédents tests de dépistage révèlent un risque élevé.