Hépatite A : transmission, facteurs de risque, symptômes, prévention et dépistage
Définition
L’hépatite A est due à un petit virus similaire à ceux de la poliomyélite*. Avec l’augmentation des mesures d’hygiène dans nos pays développés et la vaccination, l’hépatite A est peu répandue actuellement en France. Cependant, plus de 10 millions de personnes sont contaminées tous les ans dans le monde.
*La poliomyélite est une maladie virale extrêmement infectieuse qui touche en grande partie les enfants âgés de moins de 5 ans. Le virus se transmet d’une personne à l’autre principalement par voie féco‑orale. (www.who.int)
Comment se transmet l’hépatite A ?
Par voie oro-fécale, c’est-à-dire qu’elle se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les selles d’une personne infectée ou par contact direct.
Elle fait partie des causes d’intoxication alimentaire les plus courantes souvent contractée par les voyageurs. Cette infection est plus présente dans les pays en développement où l’eau potable est rare et où les conditions sanitaires sont mauvaises.
Le virus de l’hépatite A est très résistant et peut survivre dans l’eau douce ou salée pendant des mois. Il peut également se transmettre lors de relations sexuelles orales ou anales.
Quels sont les symptômes, les facteurs de risques ?
Les symptômes
La plupart du temps, l’hépatite A est asymptomatique. Cependant, une personne infectée peut ressentir les signes cliniques d’un syndrome grippal :
- De la fièvre
- Des maux de tête
- Des nausées
- Des vomissements
- Des courbatures
- Une perte d’appétit
- Des douleurs abdominales
- Une jaunisse ou ictère (chez l’adulte dans 70% des cas d’hépatites)
Les facteurs de risques
- Habiter dans des zones où ce virus est répandu
- Habiter avec une personne ayant l’hépatite A
- Être séropositif pour le VIH
- Être toxicomane ou usager de drogues injectables (utilisation de drogues illégales que ce soit par voie injectable ou autre)
Comment évolue le virus de l’hépatite A ?
Quand elle est contractée dans la petite enfance, elle est très peu symptomatique (fatigue, éventuellement un discret ictère). A l’âge adulte, elle est presque constamment symptomatique.
Il existe des formes fulgurantes qui aboutissent à la destruction du foie en quelques jours (hépatite fulminante). Ces formes sont heureusement très rares mais il existe un nombre non négligeable de formes aiguës qui peuvent provoquer transitoirement une insuffisance hépatique. Néanmoins, dans une très grande majorité des cas d’hépatites, c’est une affection bénigne spontanément résolutive.
Comment dépiste-t-on l’hépatite A ?
Le diagnostic de l’hépatite A est réalisé :
Sur prescription médicale
En laboratoire de
biologie médicale
Grâce à une simple
prise de sang (sérologie)
Ne nécessitant pas
d’être à jeun
Cet examen permet de détecter la présence ou non d’anticorps IgM et IgG dirigés spécifiquement contre le VHa (hépatite A).
Une présence d’IgM confirme l’infection et indique qu’elle est récente, alors qu’une présente d’IgG (anticorps protecteurs) indique une infection passée ou une vaccination.
Il est également possible de rechercher directement le virus en réalisant une RT-PCR. Avec cette technique, on peut trouver jusqu’à 6 mois après des traces du virus dans les selles.
Peut-on guérir de l’hépatite A ?
Traitement
La plupart des patients atteints d’hépatite A se rétablissent complètement sans traitement et parfois même, sans que le patient ne sache qu’il a été infecté. En effet, l’hépatite A est asymptomatique dans la plupart des cas et peut passer inaperçu.
Si des symptômes sont ressentis comme une fatigue importante, ils mettront plusieurs semaines/mois à disparaitre. En attendant il faut se reposer, adapter sa nutrition et boire beaucoup d’eau pour ne pas surmener le foie et l’aider à lutter contre le virus.
Comment prévenir la maladie ?
Le vaccin (première injection et rappel)
Il existe plusieurs vaccins permettant à l’organisme de fabriquer des anticorps spécifiques pour lutter contre le virus de l’hépatite A.
Voici les recommandations du calendrier vaccinal.
Un rappel doit être administré 6 à 12 mois après la première dose. Par la suite, des rappels sont nécessaires tous les 10 à 20 ans pour maintenir l’immunité.
La vaccination pour qui ?
- Les voyageurs se rendant dans des zones à risque
- Pratiques sexuelles à risque. Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes sont également à risque accru de contracter l’hépatite A. La vaccination est donc recommandée pour cette population afin de réduire la propagation du virus
- Le personnel exposé au virus dans le milieu professionnel (travail avec des enfants qui ne sont pas encore propres, travail aux côtés des personnes handicapées, personnel de traitement des eaux usées ou de préparation alimentaire en restauration collective)
- Les personnes souffrant d’hépatopathies chroniques. Les patients atteints de maladies chroniques du foie, telles que les hépatites B et C ou les cirrhoses, présentent un risque accru de complications graves en cas d’infection par le virus de l’hépatite A. La vaccination est donc essentielle pour ces patients afin de prévenir une surinfection et des complications potentiellement mortelles
L’hygiène
L’hygiène personnelle et collective est très importante pour éviter de propager le virus. Bien se laver les mains après chaque passage aux toilettes est primordial.
Les réponses à vos questions
La gravité d’une hépatite dépend de son évolution et du type de virus. Certaines hépatites sont la plupart du temps bénignes et se soignent très bien comme l’hépatite A, alors que d’autres sont plus dangereuses comme les hépatites B et C.
L’hépatite B est la plus contagieuse des hépatites. Elle se transmet par tous les liquides et sécrétions biologiques et est considérée comme extrêmement contagieuse, 50 à 100 fois plus que le virus du SIDA.
C’est l’hépatite B qui est la plus courante, c’est d’ailleurs l’une des principales maladies humaines. On estime que plus de 257 millions de personnes vivent avec le VHB sous sa forme chronique et sont donc susceptibles de le transmettre.
A long terme, les hépatites B et C sont particulièrement dangereuses car elles entrainent des hépatites chroniques chez des millions de personnes. Ce sont ces hépatites qui causent le plus souvent des cirrhoses et des cancers du foie.
A très court terme, ce sont les hépatites responsables d’hépatites fulminantes comme l’hépatite A ou E.
Le foie a plusieurs fonctions comme :
- La filtration et l’épuration du sang.
- L’élimination de beaucoup de médicaments et de toxiques.
- La transformation et le stockage de substances absorbées par le tube digestif.
- La fabrication de la bile et de la plupart des protéines.
Il existe principalement 3 types d’hépatites :
- L’hépatite toxique
- L’hépatite auto-immune
- Les hépatites virales (A, B, C, D, E)
Plusieurs symptômes peuvent indiquer un mauvais fonctionnement du foie :
- Jaunisse
- Digestion difficile
- Démangeaisons inexpliquées
- Mauvaise haleine
- Diarrhée récurrente
- Fatigue générale
- Masse palpable au niveau du foie
- Selles pâles
- Urines foncées
- Perte de poids inexpliquée
- Diminution de la quantité de certaines protéines au niveau sanguin
En cas de doute, consultez votre médecin généraliste qui pourra vous prescrire les analyses nécessaires pour poser un diagnostic.
Une hépatite est une inflammation du foie, qui peut être aiguë ou chronique.
L’hépatite A peut présenter des risques spécifiques pour les femmes enceintes, en particulier au cours des deux derniers trimestres de la grossesse. En effet, il existe un risque accru d’accouchement prématuré lorsque la femme enceinte est infectée par le virus de l’hépatite A (VHA) durant cette période. Cependant, la transmission du VHA au fœtus in utero est exceptionnelle et devient un peu plus fréquente dans les deux semaines précédant l’accouchement. Heureusement, l’hépatite A est généralement bénigne chez le nouveau-né, et les complications graves sont rares. Il est essentiel pour les femmes enceintes de suivre des mesures d’hygiène strictes et de consulter régulièrement leur professionnel de santé pour minimiser les risques associés à cette infection.
Il n’existe pas de traitement spécifique pour l’hépatite A. La maladie guérit généralement spontanément en quelques semaines. Le traitement est principalement symptomatique, avec du repos et une bonne hygiène de vie.
On peut se faire vacciner contre l’hépatite A chez son médecin généraliste, dans un centre de vaccination international, un centre de vaccination public ou un CeGIDD. Le médecin prescrit le vaccin, qu’on achète en pharmacie.
Non, l’hépatite A n’est pas considérée comme une MST à proprement parler. Elle se transmet principalement par voie féco-orale, mais peut parfois être transmise lors de certaines pratiques sexuelles comme l’anulingus