Mission humanitaire : Biologie Sans Frontières à Baffousam

— 23 janvier 2025

Entretien avec Dr Anne Choquenet : une mission humanitaire au cœur de Bafoussam 

Le métier de biologiste médical ne se limite pas aux analyses en laboratoire : c’est aussi une vocation humanitaire pour diagnostiquer, prévenir et former. 

Dans le cadre de sa mission pour Biologie Sans Frontières (BSF) en novembre 2024, le Dr Anne Choquenet, biologiste chez Biogroup, et Dr Véronique Blanc ont apporté leur expertise au Centre Médical Protestant de Bafoussam, au Cameroun. Retour sur cette aventure au service de la santé publique. 

Un contexte sanitaire exigeant 

Bafoussam, chef-lieu de la région Ouest du Cameroun, abrite près de 480 000 habitants. Située sur le plateau Bamiléké, cette région souffre de défis sanitaires majeurs. Maladies comme le paludisme, les infections gynécologiques, digestives, ou encore le VIH y sont courantes. Le Centre Médical Protestant, doté de 30 lits, offre des soins 24h/24 malgré des ressources limitées. 

Le laboratoire de l’hôpital, au cœur de cette mission, manquait cruellement de matériel fonctionnel et de maintenance régulière : un microscope inutilisable, une centrifugeuse hors service, un réfrigérateur à la température douteuse ou encore l’absence de contrôle qualité. 

Objectifs de la mission 

La mission des biologistes visait à : 

  • Mettre en place un nouveau matériel, dont un automate d’hémostase et une centrifugeuse. 
  • Former le personnel du laboratoire aux bonnes pratiques d’hygiène et à l’organisation. 
  • Sensibiliser les équipes à l’importance des contrôles qualité et de la traçabilité. 
  • Adapter et renforcer les formations pratiques pour pallier les lacunes techniques. 

Une dynamique de transformation

Durant ses deux semaines sur place, Anne Choquenet a travaillé main dans la main avec les techniciens et les médecins. Ensemble, ils ont : 

  • Réorganisé les espaces de travail du laboratoire. 
  • Installé et testé de nouveaux équipements, comme un réfrigérateur pour la conservation des échantillons. 
  • Mis en place des formations pratiques et théoriques, incluant la gestion des prélèvements, la lecture de lames au microscope et les techniques de coloration. 
  • Élaboré un manuel qualité et des modèles de documents pour garantir une organisation pérenne. 

Des avancées significatives ont été réalisées, notamment dans l’utilisation de l’automate d’hémostase et l’amélioration des protocoles d’hygiène. 

Des défis à relever 

Malgré ces progrès, des défis persistent : un manque de personnel qualifié, des problèmes de climatisation dans le laboratoire et l’absence d’eau courante limitent encore l’efficacité des soins. L’hôpital envisage également de développer une banque de sang, un projet ambitieux mais complexe dans ce contexte. 

Un engagement à long terme

La mission a laissé des bases solides pour l’avenir. Un suivi à distance est prévu pour soutenir l’équipe locale, et une prochaine mission pourrait avoir lieu dans 6 à 8 mois pour évaluer les progrès et approfondir les formations. 

Chaque geste compte pour améliorer la qualité des soins et renforcer les compétences des équipes locales.

Dr Anne Choquenet

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