INFECTIOLOGIE

Tout savoir sur la coqueluche : dépistage, traitement et prévention

— 5 août 2024

Définition de la coqueluche

La coqueluche est une infection respiratoire très contagieuse, causée par deux bactéries très proches Bordetella pertussis et Bordetella parapertussis. Elle se caractérise par des quintes de toux spasmodiques suivies d’une reprise inspiratoire difficile, souvent comparée au « chant du coq ». Cette maladie est potentiellement grave voire mortelle chez les nourrissons non vaccinés et les populations à risque, telles que les femmes enceintes et les personnes âgées.

BON A SAVOIR : Saviez-vous que la coqueluche a déjà été mentionnée en Chine au VIIe siècle sous le nom de « toux des cent jours » ?

Les chiffres clés

L’incidence de la maladie a largement diminué dans les pays ayant introduit, comme la France, la vaccination généralisée des jeunes enfants. De plus, le nombre de cas observés a fortement diminué pendant la pandémie de Covid-19, probablement en raison des gestes barrières adoptés durant cette période.

Au niveau mondial, il y aurait 40 millions de cas
et 300.000 décès chaque année.

Entre janvier et mai 2024, plus de 6000 cas ont été recensés contre 518 pour toute l’année 2023 soit une multiplication par 20 du nombre de cas !

Modes de transmission et de contamination de la coqueluche

La coqueluche se transmet principalement par voie aérienne, lors de contacts directs avec des personnes infectées qui toussent, éternuent ou parlent.

Cette maladie est particulièrement contagieuse, 1 personne infectée contamine en moyenne 15 autres individus. La transmission est particulièrement élevée dans les régions où la vaccination infantile n’est pas répandue.

En France, où la couverture vaccinale des enfants est élevée, la contamination se fait désormais principalement des adultes ou adolescents vers les nourrissons, soulignant l’importance des rappels vaccinaux tout au long de la vie.

Développement des symptômes et des complications

Les symptômes

La coqueluche se développe en trois phases distinctes :

  1. Une phase d’incubation asymptomatique suivie d’une rhinorrhée d’une dizaine de jours.
  2. Une phase paroxystique caractérisée par des quintes de toux sévères et persistantes de plus de 7 jours. Chez le nourrisson, les quintes peuvent s’accompagner de bradycardie (baisse du rythme cardiaque)et de cyanose (coloration bleutée de la peau due au manque d’oxygène).
  3. Une phase de convalescence qui peut durer plusieurs semaines.

Les complications

Les complications peuvent être dramatiques, particulièrement chez les nourrissons et les personnes immunodéprimées. Elles incluent des pneumonies, des convulsions, des encéphalites, et dans les cas les plus sévères, une défaillance respiratoire ou multiviscérale pouvant être fatale. Chez les adultes et les adolescents, les symptômes sont généralement moins graves mais peuvent inclure une toux prolongée, de la fatigue, des maux de tête et des vomissements post-toux.

Tests et diagnostic : comment dépister la coqueluche ?

Les symptômes pouvant varier, en particulier chez les adolescents et les adultes, il est très important de confirmer l’infection par un diagnostic biologique. Cela permet de traiter le patient par antibiotique dès que possible, et ainsi d’arrêter rapidement la transmission et de protéger l’entourage de la personne infectée.

Les seuls diagnostics biologiques remboursés sont l’isolement de la bactérie (technique assez fastidieuse) ou la détection de son matériel génétique par PCR à partir d’un prélèvement respiratoire ou nasopharyngé. Cette technique est à privilégier car plus rapide et plus sensible. La sérologie n’est pas recommandée car considérée comme peu fiable et elle n’est plus remboursée

  

Prévention et traitement

Prévention = vaccination

Le principal facteur de risque de la coqueluche est l’absence ou le retard de vaccination, en particulier chez les enfants. L’immunité, qu’elle soit acquise par la vaccination ou une infection antérieure, diminue avec le temps, rendant les adolescents et les adultes non vaccinés depuis plus de 10 ans également vulnérables. Pour prévenir la transmission, il est crucial d’éviter les contacts étroits avec des personnes infectées, surtout pour les groupes à risque.

La vaccination reste la mesure préventive la plus efficace, avec des recommandations spécifiques pour les femmes enceintes et l’entourage des jeunes enfants.

Depuis 2022, la vaccination durant la grossesse est préconisée pour protéger le nouveau-né avant sa propre vaccination. En l’absence de vaccination au cours de la grossesse, la vaccination est recommandée pour les parents après la naissance et pour toute personne susceptible d’être en contact étroit avec le nourrisson durant ses 6 premiers mois de vie. La primo-vaccination chez les enfants est faite à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois. Puis un rappel à 6 ans et un autre entre 11 et 13 ans. Chez les adultes, un rappel est recommandé à l’âge de 25 ans (rattrapage recommandé jusqu’à 40 ans).

Traitement

En cas de contamination, le traitement repose principalement sur l’administration d’antibiotiques, généralement des macrolides, qui réduisent la durée et la gravité des symptômes s’ils sont administrés précocement. Dans les cas graves, notamment chez les nourrissons, une hospitalisation est nécessaire pour assurer une surveillance étroite et un soutien respiratoire.

Comme pour toute épidémie d’infections respiratoires, le port du masque est fortement recommandé, en particulier en présence de personnes fragiles, dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, dans les espaces clos et dans les transports en commun.

Les réponses à vos questions

Les premiers symptômes de la coqueluche ressemblent à ceux d’un rhume : écoulement nasal, fièvre légère, et toux légère. Après environ une à deux semaines, la toux devient plus sévère et spasmodique, caractérisée par des quintes de toux suivies d’une inspiration bruyante.

La coqueluche dure en moyenne de 6 à 10 semaines. Chez certains adolescents et adultes, elle peut persister plus de 10 semaines.

Oui, la coqueluche est particulièrement dangereuse pour les nourrissons, pouvant entraîner des complications graves telles que des pneumonies, des convulsions et même la mort.

La coqueluche se transmet par voie aérienne via les gouttelettes de salive émises lors de la toux, des éternuements ou des conversations avec une personne infectée. Une personne infectée peut contaminer en moyenne 15 autres individus.

Oui, il est possible d’attraper la coqueluche plusieurs fois car l’immunité acquise après une infection ou une vaccination diminue avec le temps.

Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques, généralement des macrolides, qui sont plus efficaces s’ils sont administrés tôt. Dans les cas graves, une hospitalisation peut être nécessaire pour un soutien respiratoire et une surveillance étroite.

Oui, la vaccination contre la coqueluche est obligatoire pour tous les nourrissons en France, avec une primo-vaccination à 2, 4 et 11 mois, suivie de rappels à 6 ans et entre 11 et 13 ans.

Les seuls diagnostics biologiques remboursés sont l’isolement de la bactérie (technique assez fastidieuse) ou la détection de son matériel génétique par PCR à partir d’un prélèvement respiratoire ou nasopharyngé .Cette technique est à privilégier car plus rapide et plus sensible. La sérologie n’est pas recommandée car considérée comme peu fiable et elle n’est plus remboursée.

Oui, la coqueluche peut être mortelle, surtout chez les nourrissons non vaccinés et les personnes fragiles. Les complications graves peuvent inclure des pneumonies, des convulsions et des défaillances respiratoires.

Il est conseillé de consulter un médecin dès les premiers signes de toux persistante, surtout si la toux devient spasmodique et s’accompagne de vomissements ou de difficultés respiratoires, en particulier chez les nourrissons et les jeunes enfants.

Pour protéger un nouveau-né, il est recommandé de vacciner les femmes enceintes entre 20 et 36 semaines de grossesse, et de vacciner l’entourage proche du nourrisson (stratégie du cocooning). Le port du masque et l’hygiène des mains sont également importants pour réduire le risque de transmission.

Les effets secondaires du vaccin contre la coqueluche sont généralement légers et peuvent inclure des réactions locales au site d’injection, de la fièvre, de l’irritabilité et des douleurs musculaires. Les effets secondaires graves sont rares.

Une personne atteinte de coqueluche est contagieuse du début de la phase catarrhale jusqu’à environ trois semaines après le début de la toux, ou jusqu’à cinq jours après le début d’un traitement antibiotique.

À propos de l’auteur

Partagez cet article

Aller en haut