Révisez l’aphabet grec grâce au Covid-19

— 16 juillet 2021

La crise sanitaire de la Covid19 qui nous touche depuis 1 an et demi a été ponctuée de nombreux rebondissements, notamment dans l’apparition de souches mutantes appelées variants. Alors que leurs noms ont depuis le début été attribués en tenant compte de leurs lieux de découverte, l’OMS les a depuis quelques semaines renommés par des lettres de l’alphabet grec. Les appellations scientifiques continueront d’exister car elles sont utiles aux experts mais pour la communication au quotidien, ce sont les noms grecs qui seront utilisés. Il nous a donc semblé opportun de faire un point sur ces variants, leurs spécificités et leurs noms.  

La différence entre un variant « préoccupant » et « à suivre »

La mutation d’un virus est quelque chose de commun. C’est un phénomène naturel qui lui permet de s’adapter à son environnement et survivre. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que des souches mutantes du SARS-CoV-2 finissent par apparaitre. C’est d’autant plus vrai chez les virus à ARN qui mutent plus facilement. Rien d’alarmant à première vue sauf lorsque ces mutations ont une incidence sur les propriétés du virus pouvant le rendre plus préoccupant. Pour les différencier, ils ont été nommés par l’OMS « variants préoccupants » et « variants à suivre ».  

  • Les variants préoccupants ont pour caractéristique d’augmenter la transmissibilité ou la virulence du SARS-CoV-2 et peuvent avoir un impact sur l’efficacité des vaccins contre le coronavirus.  
  • Les variants « à suivre » sont des mutations génétiques qui n’ont pas, pour le moment, d’incidence sur les propriétés du virus. S’ils ne sont pas plus dangereux pour la santé que la souche historique, il faut tout de même les surveiller car une évolution est encore possible.  

Les variants préoccupants

Le variant ALPHA, ancien variant anglais

Apparition : au Royaume-Uni en septembre 2020 puis a été classé comme « préoccupant » le 18 décembre 2020. Génome viral comportant près de vingt mutations, il a très vite inquiété les communautés scientifiques à cause de sa progression fulgurante.  

Apparition en France : Le 25 décembre 2020, le premier cas confirmé a été détecté à Tours sur un patient français qui rentrait de Londres. La propagation du variant Alpha a été très rapide car au mois de mars, il est devenu la souche majoritaire dans tout l’hexagone. Il représentait autours de 70 à 90% des cas selon les régions avant l’apparition du variant Delta.  

Particularités scientifiques : Dès les premières études, le variant Alpha a été identifié comme plus transmissible et provoquant des formes plus sévères que la souche historique. Une étude anglaise publiée en mars a montré que pour 1000 cas détectés il provoque 4,1 morts contre 2,5 pour le virus classique.  

Efficacité du vaccin : Heureusement, il a été prouvé grâce à plusieurs études que les vaccins seraient efficaces contre le variant Alpha.  

Le variant BETA, ancien variant sud-africain

Apparition : il est apparu en Afrique du Sud au mois de mai 2020 puis répertorié comme « préoccupant » en décembre 2020, pratiquement au même moment que le variant Alpha. Il circule aujourd’hui dans 87 pays.  

Apparition en France : Fin décembre 2020, alors qu’il revenait d’un voyage en Afrique du Sud, le patient a été testé positif puis identifié comme porteur du variant Beta, après séquençage du virus.  

Particularités scientifiques : Tout comme le variant britannique, il serait plus contagieux et favoriserait la réinfection. Selon Santé Publique France, il causerait 20 fois plus de mort que le virus historique. C’est pourquoi, il a été important de surveiller de près sa propagation et d’isoler au plus vite les personnes infectées pour casser les chaines de contamination. Ce fût une réussite puisque le variant Beta est resté minoritaire en France 

Efficacité du vaccin : Il serait plus résistant à certains vaccins que les autres variants et aurait la capacité d’échapper à la réponse immunitaire post-vaccinale.  

Le variant GAMMA, ancien variant brésilien

Apparition : il a été détecté pour la première fois chez un touriste japonais à son retour du Brésil le 2 janvier 2020. Il s’est répandu très rapidement au Brésil et est aujourd’hui présent dans plus de 50 pays.  

Apparition en France : début 2020. Hors de contrôle au Brésil, il est resté jusqu’à aujourd’hui encore minoritaire sur le territoire français, mise à part en Guyane ou il est devenu la souche majoritaire.  

Particularités scientifiques : Le variant Gamma est similaire au variant Beta car plus contagieux et favoriserait la réinfection. 

Efficacité du vaccin : La souche Gamma est certes plus résistante au vaccin que le virus historique, cependant moins que le variant Beta. D’après le conseil scientifique, l’efficacité des vaccins sur le variant brésilien est conservée mais diminuée.  

 

Le variant DELTA, ancien variant indien

Apparition : le variant delta a été détecté pour la première fois en octobre 2020 sous une forme moins inquiétante que l’on appellera variant Kappa, avant de refaire surface en mai dernier et classé comme variant préoccupant, renommé variant Delta.  

Particularités scientifiques : Bien que les effets du variant DELTA en termes de transmission du virus et de dangerosité sont encore mal connus, ce que nous savons c’est qu’il contient deux mutations qui sont associées à une plus grande transmissibilité du virus. Sa propagation fulgurante est pour le moment expliquée par la réduction des mesures sanitaires, les rassemblements et un respect réduit des mesures sociales de santé publique (carte de prévalence du variant Delta Biogroup).  

Efficacité des vaccins : Là encore, les épidémiologistes n’ont pas encore le recul nécessaire pour statuer sur l’efficacité des vaccins sur le variant Delta.  

 

Les variants à suivre

Parmi les variants « à suivre » on peut retrouver le variant Epsilon (USA), le variant Zêta (Brésil), le variant Eta (provenance non définie), le variant Thêta (Philippines), le variant Iota (USA), le variant Kappa (Inde) et Lambda (Pérou). 

La technique de criblage de 100% des tests RT-PCR positifs permet un suivi quotidien fin de la prévalence des variants préoccupants en France.Nous sommes le seul pays à avoir cette politique exhaustive de surveillance des variants.   

 

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