Hépatites : les maladies du foie
L’hépatite désigne l’ensemble des inflammations chroniques ou aiguës du foie dues le plus souvent à des infections, à l’alcool ou à des troubles du système immunitaire.
Hépatite chronique
Lorsque l’épisode dure plus de 6 mois
Hépatite aigue
Lorsque l’épisode dure moins de 6 mois
L’hépatite toxique
Le fonctionnement du foie
Le foie a pour fonction d’assurer la neutralisation et l’élimination de nombreuses substances présentes dans le sang.
Lorsque la quantité ou la puissance du toxique dépasse les capacités du foie ou ne peut pas être neutralisé par la machinerie enzymatique, il attaque et détruit les cellules hépatiques (hépatocytes).
Les substances toxiques et facteurs de risque :
- L’alcool (principal agent des hépatites toxiques)
- Les médicaments
- Les champignons
- Les produits industriels
Les symptômes
Quand il s’agit de formes légères, le patient ne ressent pas de symptôme et c’est un bilan hépatique par prise de sang qui montre l’hépatite. Dans les formes modérées, les premiers symptômes sont la fatigue, la perte d’appétit et de poids, la fièvre, les nausées, les vomissements, les douleurs abdominales et la diarrhée. Enfin, pour les formes sévères, c’est une jaunisse qui attire l’attention en premier.
Les complications
Dans de nombreux cas, l’arrêt immédiat et définitif de l’exposition au toxique permet de stopper l’intoxication, laissant le temps au foie de se régénérer. Mais lorsqu’il s’agit des formes graves, l’hépatite peut évoluer au stade de la cirrhose et en cas d’évolution brutale, peut conduire au décès en quelques jours.
Le diagnostic
Pour diagnostiquer une hépatite toxique il faut réaliser un bilan sanguin pour doser les enzymes hépatiques (transaminases, Gamma GT, phosphatase alcaline), la bilirubine* et l’albumine**.
*Déchets provenant de la destruction des globules rouges au niveau de la rate.
**Protéines produites par le foie qui permet le transport de nombreuses molécules et médicaments.
Les traitements
Pour traiter une hépatite toxique, il faut simplement arrêter la consommation ou l’exposition au toxique pour les formes légères, alors que les formes sévères sont traitées en réanimation ou par une greffe de foie. Certaines substances permettent également de neutraliser certains toxiques.
L’hépatite auto-immune
C’est une maladie inflammatoire du foie de cause inconnue mais qui apparait sur un terrain génétique de prédisposition des maladies auto-immunes. La maladie évolue vers la destruction progressive du foie jusqu’à la cirrhose.
C’est la plus rare et est plus fréquente en phase pré-pubertaire chez les filles. A côté de l’atteinte hépatique, il est fréquent d’observer d’autres manifestations extra-hépatiques.
Les symptômes
Certaines personnes n’ont pas ou peu de symptômes et pour d’autres on retrouve un ictère (jaunisse), des troubles digestifs et des douleurs digestives.
Le diagnostic
Le diagnostic repose sur les données de l’examen clinique, la biologie hépatique (bilan sanguin), la biopsie du foie et la recherche des marqueurs d’auto-immunité, certains auto-anticorps.
Les complications
Cette maladie évolue vers une cirrhose avec toutes les conséquences listées précédemment (cancers, insuffisance hépatique…).
Les traitements
Ils consistent à freiner le système immunitaire responsable de cet emballement à l’aide d’immunosuppresseurs.
L’hépatite virale
C’est une infection virale du tissu hépatique. Le virus pénètre dans les hépatocytes et s’y multiplient. Mais le système immunitaire, en réaction, va détruire ces cellules infectées et provoquer une inflammation plus ou moins importante. Les virus provoquant une hépatite virale ont comme point commun d’avoir une affinité importante pour le foie.
Ces virus présentent des caractéristiques très différentes au niveau des modes de transmission, de la gravité de la maladie, de la répartition géographique et des méthodes de prévention.
Les symptômes (apparaissent souvent tardivement)
- Fatigue intense plus ou moins importante jusqu’à devenir handicapante (asthénie)
- Jaunisse ou ictère
- Coloration des urines
- Nausées, vomissements, douleurs abdominales
Le diagnostic
Le diagnostic des hépatites est principalement biologique. Par une prise de sang, on dose les enzymes hépatiques vues précédemment et on recherche indirectement la présence d’une infection par la recherche des anticorps (sérologie). Dans certains cas, on peut rechercher directement la présence d’un virus (de son génome) par un test PCR. Le patient peut également être amené à réaliser une biopsie hépatique.
Les complications
Les hépatites dîtes entériques (transmission par voie orale), comme la A et la E, sont généralement bénignes et guérissent spontanément sans traitement particulier. La complication principale, rare mais très grave, est l’hépatite fulminante. Les virus des hépatites transmissibles par le sang ou les sécrétions d’individus à individus peuvent ne pas être éliminés et ainsi provoquer une hépatite chronique dont les conséquences ont déjà été évoquées.
Les traitements
Dans le cas des infections par les virus A et E, il n’y a pas de traitement spécifique. La guérison se fait généralement spontanément.
Concernant le virus C, c’est une maladie du foie dont la guérison est possible mais dans une majorité des cas, l’infection devient chronique. Actuellement, un traitement antiviral très efficace existe et permet de guérir définitivement plus de 95% des patients.
Concernant le virus B, l’organisme est incapable d’éliminer le virus. Mais dans une grande majorité des cas, après une période aiguë souvent peu symptomatique, il va entrer en dormance (latence). Dans certains cas, il va être actif et provoquer à terme une cirrhose. Il existe des traitements plus ou moins efficaces qui permettent de ralentir et même parfois stopper l’évolution.
Concernant le virus D, il accompagne le virus B (pas d’infection isolée par le virus D). Dans ce cas, il a tendance à aggraver l’évolution de l’hépatite B.
En cas de complications graves et d’arrêt de la fonction hépatique, une greffe du foie doit être envisagée.
Les réponses à vos questions
La gravité d’une hépatite dépend de son évolution et du type de virus. Certaines hépatites sont la plupart du temps bénignes et se soignent très bien comme l’hépatite A, alors que d’autres sont plus dangereuses comme les hépatites B et C.
L’hépatite B est la plus contagieuse des hépatites. Elle se transmet par tous les liquides et sécrétions biologiques et est considérée comme extrêmement contagieuse, 50 à 100 fois plus que le virus du SIDA.
C’est l’hépatite B qui est la plus courante, c’est d’ailleurs l’une des principales maladies humaines. On estime que plus de 257 millions de personnes vivent avec le VHB sous sa forme chronique et sont donc susceptibles de le transmettre.
A long terme, les hépatites B et C sont particulièrement dangereuses car elles entrainent des hépatites chroniques chez des millions de personnes. Ce sont ces hépatites qui causent le plus souvent des cirrhoses et des cancers du foie.
A très court terme, ce sont les hépatites responsables d’hépatites fulminantes comme l’hépatite A ou E.
Une hépatite est une inflammation du foie, qui peut être aiguë ou chronique.
Plusieurs symptômes peuvent indiquer un mauvais fonctionnement du foie :
- Jaunisse
- Digestion difficile
- Démangeaisons inexpliquées
- Mauvaise haleine
- Diarrhée récurrente
- Fatigue générale
- Masse palpable au niveau du foie
- Selles pâles
- Urines foncées
- Perte de poids inexpliquée
- Diminution de la quantité de certaines protéines au niveau sanguin
En cas de doute, consultez votre médecin généraliste qui pourra vous prescrire les analyses nécessaires pour poser un diagnostic.
Il existe principalement 3 types d’hépatites :
- L’hépatite toxique
- L’hépatite auto-immune
- Les hépatites virales (A, B, C, D, E)