Variole du singe – Monkeypox – Mpox : définition, symptômes, prévention et diagnostic

— 28 août 2024

La variole du singe, également connue sous le nom de Mpox ou Monkeypox, est une maladie infectieuse virale rare transmise principalement de l’animal à l’homme, puis de personne à personne par contact étroit. Selon les rapports de Santé publique France, cette zoonose à portée internationale se caractérise par des symptômes similaires à ceux de la variole, mais généralement moins sévères, incluant une éruption cutanée distinctive, de la fièvre et un gonflement des ganglions lymphatiques.  

Définition : la variole du singe (mpox) c’est quoi ?  

La variole du singe, ou Mpox, est une zoonose causée par le virus Monkeypox, appartenant au genre des Orthopoxvirus. Cette maladie infectieuse émergente est principalement transmise des animaux, souvent des rongeurs, aux humains. Bien qu’historiquement endémique dans certaines régions d’Afrique centrale et occidentale, des cas ont été signalés dans de nombreux pays non endémiques en 2022, suscitant une attention mondiale.   

Le virus Monkeypox a été isolé pour la première fois dans les années 1950 chez des singes de laboratoire, mais le premier cas humain n’a été enregistré qu’en 1970 en République démocratique du Congo. Contrairement à la variole humaine qui a été éradiquée, la variole du singe persiste et présente généralement une forme clinique moins sévère, avec un taux de létalité variant de 1% à 10% selon le clade viral impliqué (clade I ou clade II).  

Les chiffres clés

© Santé publique France

Selon les données de Santé publique France, au 27 avril 2023, 5 022 cas d’infection à virus mpox ont été recensés en France depuis le début de l’épidémie en mai 2022. La majorité des cas (63%) sont concentrés en Île-de-France, suivie par les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie.   

Les hommes représentent 97,1% des cas adultes, avec un âge médian de 36 ans.  

Depuis le début de l’année 2023, seulement 22 nouveaux cas ont été signalés, tous masculins, dont 19 en région Centre-Val de Loire, indiquant une nette diminution par rapport à 2022. À l’échelle mondiale, l’épidémie de 2022-2023 a touché environ 87 000 personnes dans des zones non endémiques, représentant une flambée sans précédent de la maladie.  

Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie mondiale de variole du singe (mpox) a touché 99 176 cas confirmés en laboratoire, entraînant 208 décès dans 116 pays et territoires entre janvier 2022 et juin 2024. En juin 2024 uniquement, 934 nouveaux cas et quatre décès ont été signalés dans 26 pays, indiquant une propagation persistante du virus à l’échelle mondiale. L’OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte sanitaire le 16 août 2024 face à la résurgence des cas, notamment en Afrique où 38 465 cas ont été recensés dans 16 pays depuis janvier 2022, avec une augmentation de 160% des cas en 2024 par rapport à l’année précédente 

Les symptômes

Les symptômes de la variole du singe se manifestent généralement en deux phases distinctes : 

La première phase 

qui dure environ 1 à 5 jours, se caractérise par de la fièvre (souvent supérieure à 38°C), des maux de tête intenses, des douleurs musculaires, une fatigue importante et un gonflement des ganglions lymphatiques.   

La seconde phase

débutant 1 à 3 jours après l’apparition de la fièvre, est marquée par une éruption cutanée caractéristique. Cette éruption évolue de macules à des papules, puis à des vésicules et pustules, avant de former des croûtes qui tombent.   

Les lésions peuvent apparaître sur le visage, les paumes des mains, les plantes des pieds, et les zones génitales ou anales. Dans l’épidémie récente, les éruptions sont souvent localisées dans la région génitale. Les symptômes persistent généralement de 2 à 4 semaines.  

Évolution et complications  

L’évolution

La variole du singe évolue généralement sur une période de 2 à 4 semaines, avec des symptômes qui se développent progressivement. Après une période d’incubation de 5 à 21 jours, les premiers signes incluent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires et de la fatigue. L’éruption cutanée caractéristique apparaît ensuite, évoluant de taches à des vésicules puis des croûtes, principalement sur le visage, les mains, les pieds et les zones génitales.

Les complications

Bien que la maladie guérisse souvent spontanément, des complications peuvent survenir dans 1 à 10% des cas, notamment des surinfections cutanées, des pneumopathies, des atteintes oculaires pouvant mener à une perte de vision, et dans de rares cas, une encéphalite ou un état septique. Les personnes immunodéprimées, les enfants et les femmes enceintes sont particulièrement à risque de développer des formes graves. 

Les modes de transmission

  • Contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne infectée 
  • Exposition prolongée aux gouttelettes respiratoires lors d’un face-à-face rapproché  
  • Contact avec des objets contaminés (vêtements, literie, ustensiles)  
  • Rapports sexuels, avec ou sans pénétration, en raison des contacts cutanés étroits  
  • Transmission de la mère au fœtus via le placenta  
  • Contact avec des animaux infectés, principalement des rongeurs en Afrique  
  • Consommation de viande de brousse insuffisamment cuite dans les zones endémiques  

La transmission interhumaine se produit principalement lors de contacts physiques étroits et prolongés. Les rapports sexuels constituent un mode de transmission important dans l’épidémie actuelle, bien que la maladie ne soit pas considérée comme une infection sexuellement transmissible classique.  

Dépistage et diagnostic

Le dépistage de la variole du singe (Mpox) se fait principalement par prélèvement cutané ou nasopharyngé, suivi d’une analyse PCR en laboratoire. Ce test est recommandé pour les personnes présentant des symptômes caractéristiques ou ayant été en contact étroit avec un cas confirmé. En France, le dépistage est remboursé par l’Assurance Maladie pour les personnes à risque et peut être réalisé dans certains laboratoires, établissements de santé, ou centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). En attendant les résultats, qui peuvent prendre quelques jours, il est conseillé aux personnes testées de s’isoler pour éviter la propagation potentielle du virus. Le diagnostic précoce est crucial pour la prise en charge rapide du patient et la mise en place de mesures de prévention efficaces.  

Traitement

Le traitement de la variole du singe est principalement symptomatique, visant à soulager les symptômes et à prévenir les complications. Dans la plupart des cas, la maladie guérit spontanément en 2 à 4 semaines sans nécessiter de traitement spécifique. Pour les cas plus graves ou les patients à risque, un antiviral appelé tecovirimat (TPOXX) peut être prescrit. Ce médicament, initialement développé pour traiter la variole, est administré par voie orale pendant 15 jours. Les soins de support incluent le traitement de la fièvre, la gestion de la douleur et l’hydratation des lésions cutanées pour réduire les démangeaisons et prévenir les surinfections. Il est important de noter que le tecovirimat n’est pas disponible en pharmacie et n’est dispensé que dans les établissements de santé pour les patients atteints de formes graves.  

Vaccination contre MPOX

La vaccination contre la variole du singe (mpox) est recommandée pour certains groupes à risque, notamment les personnes ayant eu un contact à risque avec un cas confirmé, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) rapportant des partenaires multiples, et les professionnels de santé exposés.. Le schéma vaccinal standard comprend deux doses espacées d’au moins 28 jours, avec une seule dose suffisante pour les personnes vaccinées contre la variole avant 1980. La vaccination n’offre pas une protection immédiate ni totale, il est donc important de maintenir les mesures de prévention même après vaccination. Des effets secondaires légers comme des douleurs au point d’injection, des maux de tête ou de la fatigue peuvent survenir.  

Les réponses à vos questions

La variole du singe est une zoonose virale causée par le virus Monkeypox, appartenant à la famille des Orthopoxvirus. Elle se caractérise par une éruption cutanée et des symptômes similaires à ceux de la variole, mais généralement moins sévères.

Les principaux symptômes incluent de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, et une éruption cutanée caractéristique évoluant de macules à des croûtes. L’éruption apparaît souvent sur le visage, les paumes des mains, les plantes des pieds et les zones génitales.

La transmission se fait principalement par contact étroit avec une personne ou un animal infecté, via les lésions cutanées, les fluides corporels ou les sécrétions respiratoires. Les rapports sexuels, impliquant un contact peau à peau prolongé, constituent un mode de transmission important dans l’épidémie actuelle.

La maladie évolue généralement sur une période de 2 à 4 semaines, de l’apparition des premiers symptômes jusqu’à la cicatrisation complète des lésions cutanées.

Bien que généralement moins sévère que la variole, elle peut être dangereuse, surtout pour les personnes immunodéprimées, les enfants et les femmes enceintes. Des complications graves peuvent survenir dans 1 à 10% des cas.

Oui, il existe des vaccins efficaces contre la variole du singe, notamment ceux développés pour la variole. Leur utilisation est recommandée pour les personnes à haut risque d’exposition.

Le traitement est principalement symptomatique, visant à soulager les symptômes. Pour les cas graves, un antiviral appelé tecovirimat (TPOXX) peut être prescrit sous surveillance médicale.

Bien que les données soient limitées, il semble que l’infection confère une immunité durable. Cependant, des cas de réinfection ne peuvent être totalement exclus, en particulier chez les personnes immunodéprimées.

Bien qu’elle puisse se transmettre lors de rapports sexuels, la variole du singe n’est pas considérée comme une infection sexuellement transmissible classique. La transmission se fait par contact étroit, qui peut inclure l’activité sexuelle.

La période d’incubation de la variole du singe varie généralement de 5 à 21 jours.

Bien que les deux maladies provoquent des éruptions cutanées, la variole du singe est causée par un orthopoxvirus, tandis que la varicelle est due à un virus de la famille des herpès. Les lésions et l’évolution de la maladie diffèrent également.

Le dépistage se fait principalement par prélèvement cutané ou nasopharyngé, suivi d’une analyse PCR en laboratoire. Il est recommandé pour les personnes présentant des symptômes ou ayant été en contact étroit avec un cas confirmé.

Bien que rare, la variole du singe peut être mortelle, avec un taux de létalité variant de 1% à 10% selon le clade viral impliqué.

Les personnes ayant des contacts étroits avec des cas confirmés, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, et les professionnels de santé non protégés sont considérés comme plus à risque.

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