La Bronchiolite (vrs : Virus Respiratoire syncytial) : définition, surveillance des épidémies RELAB, transmissions, symptômes contagieux, dépistage et traitement
Le virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable de la bronchiolite, est une infection respiratoire très contagieuse qui touche principalement les jeunes enfants, avec une épidémie annuelle débutant généralement mi-octobre et atteignant son pic en décembre. Selon le Ministère de la Santé français, environ 30% des enfants de moins de 2 ans sont affectés par la bronchiolite chaque année, ce qui en fait un enjeu de santé publique majeur.
Définition de la bronchiolite
La bronchiolite est une infection respiratoire aiguë des petites bronches (bronchioles) causée principalement par le virus respiratoire syncytial (VRS). Ce virus est très contagieux et se transmet par la salive, la toux, les éternuements et le contact avec des surfaces contaminées. Il peut survivre jusqu’à 6-7 heures sur les objets et les vêtements. La bronchiolite touche particulièrement les nourrissons et les jeunes enfants de moins de 2 ans, avec une prévalence estimée à près de 30% des enfants de cette tranche d’âge chaque hiver en France. Le VRS est responsable de 50 à 80% des cas de bronchiolite nécessitant une hospitalisation. Bien que l’infection soit généralement bénigne, elle peut entraîner des complications graves, notamment chez les nourrissons, les personnes âgées et les individus immunodéprimés.
Les chiffres clés
Évolution saisonnière de la bronchiolite
L’épidémie de bronchiolite suit un schéma saisonnier prévisible en France, débutant généralement à la mi-octobre, atteignant un pic en décembre, et se terminant à la fin de l’hiver. La saison 2023-2024 a cependant connu un démarrage précoce dès mi-octobre, soit quatre semaines plus tôt que les années précédentes. L’épidémie a duré douze semaines et s’est achevée début janvier, avec une intensité moindre comparée à la saison 2022-2023 qui avait provoqué une saturation des urgences. Cette diminution d’intensité pourrait être attribuée à l’introduction du traitement préventif Beyfortus en France. Chaque année, Santé publique France surveille attentivement l’évolution épidémiologique de la bronchiolite, permettant ainsi une meilleure préparation et réponse du système de santé.
Surveillance RELAB des virus
Le réseau RELAB (REseaux de LABoratoires privés) est un système innovant de surveillance en temps réel des principaux virus respiratoires en France, dont le VRS responsable de la bronchiolite. Lancé en octobre 2023, RELAB est le fruit d’un partenariat public-privé entre les laboratoires Biogroup et Cerballiance, et les Centres Nationaux de Références des Virus respiratoires. Ce réseau a déjà permis de collecter plus de 800 000 résultats de PCR anonymisés avec les données cliniques associées, offrant une vision précise de la dynamique épidémique. RELAB, en collaboration avec d’autres réseaux de surveillance, permet de suivre la propagation des virus respiratoires dans toutes les régions de France et pour différentes classes d’âge, fournissant ainsi des informations cruciales pour adapter les comportements et anticiper les pressions sur le système de santé, notamment lors des épidémies de bronchiolite.
Contagion et propagation du virus
Le virus respiratoire syncytial (VRS), principal agent responsable de la bronchiolite, est extrêmement contagieux et se propage rapidement, en particulier chez les jeunes enfants. La transmission se fait principalement par voie aérienne, via les gouttelettes respiratoires émises lors de la toux ou des éternuements des personnes infectées.
La période de contagiosité s’étend généralement de quelques jours avant l’apparition des symptômes jusqu’à 8 jours après, bien que chez les nourrissons et les personnes immunodéprimées, elle puisse se prolonger jusqu’à 4 semaines. Cette forte contagiosité explique pourquoi près de 30% des enfants de moins de 2 ans sont touchés chaque année en France, soulignant l’importance des mesures préventives pour limiter la propagation du virus.
Les symptômes
Symptômes chez l’enfant et les nourrissons
Les signes et manifestations cliniques de la bronchiolite chez l’enfant et le nourrisson évoluent généralement en deux phases distinctes. Initialement, l’infection se manifeste par des symptômes similaires à ceux d’un rhume, tels qu’un écoulement nasal, des éternuements et une légère fièvre. Après les premiers jours, l’état de l’enfant s’aggrave avec l’apparition d’une toux sèche, d’une respiration rapide et bruyante, souvent accompagnée d’un sifflement à l’expiration. Dans les cas plus sévères, on peut observer des signes de détresse respiratoire comme un battement des ailes du nez, un tirage intercostal, et une respiration difficile. Les nourrissons peuvent également présenter une fatigue importante, des difficultés d’alimentation, et dans les cas les plus graves, particulièrement chez ceux de moins de 6 mois, des pauses respiratoires (apnées) peuvent survenir, nécessitant une prise en charge médicale urgente.
Symptômes chez l’adulte
Contrairement à la bronchiolite chez les nourrissons, la bronchiolite chez l’adulte se manifeste principalement par une toux persistante et un essoufflement (dyspnée) qui se développent progressivement sur plusieurs semaines. Les symptômes varient selon le type de bronchiolite : dans les formes infectieuses, l’apparition est brutale et peut s’accompagner de fièvre, tandis que les formes chroniques évoluent plus lentement. La bronchiolite du fumeur peut provoquer des râles crépitants bilatéraux. Dans les cas plus graves, notamment pour la bronchiolite oblitérante, on peut observer une augmentation des mucosités bronchiques, une diminution de l’oxygène dans le sang (hypoxie), et une possible évolution vers une insuffisance respiratoire obstructive. Il est important de consulter un médecin si ces symptômes persistent ou s’aggravent, en particulier pour les personnes à risque comme les patients atteints de maladies auto-immunes ou les fumeurs
Les risques pour populations vulnérables
La bronchiolite, bien que généralement bénigne, peut entraîner des complications graves chez certaines populations à risque. Les nourrissons de moins de 6 semaines, les prématurés nés avant 34 semaines d’aménorrhée, et les enfants atteints de maladies cardiaques ou pulmonaires chroniques sont particulièrement vulnérables. Ces groupes sont systématiquement hospitalisés en cas de bronchiolite. Les complications potentielles incluent une détresse respiratoire sévère, nécessitant parfois une oxygénothérapie, et un risque accru de déshydratation dû aux difficultés d’alimentation. Dans de rares cas, notamment chez les très jeunes nourrissons, des pauses respiratoires (apnées) peuvent survenir, présentant un risque exceptionnel mais réel de mort subite. La surveillance étroite et l’intervention médicale rapide sont cruciales pour ces patients à haut risque afin de prévenir les complications potentiellement mortelles.
Diagnostic
Le diagnostic de la bronchiolite est principalement clinique, basé sur l’anamnèse et l’examen physique du patient. Les symptômes caractéristiques incluent un prodrome viral avec rhinorrhée, toux et parfois fièvre, suivi d’une détresse respiratoire de sévérité variable. Dans la plupart des cas, aucun test diagnostique supplémentaire n’est nécessaire. Cependant, pour les cas plus graves ou atypiques, des examens complémentaires peuvent être envisagés, comme un prélèvement nasopharyngé pour la recherche du virus respiratoire syncytial (VRS) par PCR. La radiographie pulmonaire n’est généralement pas recommandée pour les cas classiques, car elle peut conduire à une surutilisation des antibiotiques sans bénéfice pour le patient. Le diagnostic différentiel doit être considéré, notamment pour exclure d’autres conditions comme l’asthme, le reflux gastrique ou l’inhalation de corps étrangers
Traitement
Le traitement de la bronchiolite est principalement symptomatique et vise à soulager les symptômes tout en favorisant la guérison naturelle. Pour les cas légers à modérés, la prise en charge à domicile comprend une désobstruction nasale régulière au sérum physiologique, le maintien d’une bonne hydratation, et le fractionnement des repas. La position inclinée à 30° lors du couchage et une aération correcte de la chambre sont également recommandées. La kinésithérapie respiratoire n’est plus systématiquement prescrite, son efficacité n’étant pas scientifiquement prouvée. Les antitussifs et fluidifiants bronchiques sont contre-indiqués chez les nourrissons. Dans les cas plus sévères, une hospitalisation peut être nécessaire pour une oxygénothérapie, une alimentation assistée ou d’autres traitements adaptés. Les antibiotiques ne sont prescrits qu’en cas de surinfection bactérienne. La durée moyenne de la maladie est de 7 à 10 jours, avec une guérison spontanée dans la majorité des cas.
Mesures d’hygiène et prévention contre le VRS
La prévention des infections à VRS repose principalement sur des mesures d’hygiène strictes et des gestes barrières. Il est recommandé de se laver les mains régulièrement pendant 30 secondes avec de l’eau et du savon ou d’utiliser une solution hydroalcoolique avant d’approcher un nourrisson. Il est également conseillé d’éviter d’emmener les jeunes enfants dans des lieux publics confinés, de ne pas partager les objets personnels non lavés, d’aérer quotidiennement les pièces pendant au moins 10 minutes, et de ne pas fumer à proximité des bébés et des enfants. En complément de ces mesures, deux médicaments à base d’anticorps monoclonaux sont approuvés pour la prévention de l’infection à VRS chez certains nourrissons à risque : le palivizumab et le nirvesimab. Récemment, des vaccins contre le VRS ont également été développés pour les personnes âgées et pour protéger les nouveau-nés via une vaccination durant la grossesse, mais leur recommandation en France est encore à l’étude.