Herpès : Quand les préjugés ont la vie dure

— 19 novembre 2021
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20 NOV

Journée mondiale de l’herpès

La journée mondiale de l’herpès a pour but de sensibiliser les populations sur ce virus malheureusement très tabou, pour encourager les personnes atteintes à consulter. Une enquête révèle que 67% des français se trompent sur les modes de transmission de l’herpès et 9 personnes sur 10 n’osent pas en parler. Un pourcentage qui nous montre que les préjugés ont la vie dure. C’est pourquoi, nous allons dans cet article, vous expliquer ce qu’est l’herpès et répondre à 10 idées reçues concernant cette affection mal connue.

Qu’est-ce que l’herpès ?

L’herpès ou plus exactement L’Herpès Simplex Virus est une maladie virale pouvant affecter la peau et les muqueuses. Il existe deux types d’Herpès : le HSV-1 et le HSV-2.

HSV-1

Zones affectées : majoritairement la bouche et parfois la région génitale

Mode de transmission : contact avec les muqueuses buccales ou contact oro-génital

Incidence : représente 3,7 milliards de personnes dans le monde de moins de 50 ans soit 67% des personnes dans cette tranche d’âge

Symptômes : la plupart du temps asymptomatique donc contagieux sans le savoir ou symptômes de type lésion, bouton de fièvre sur la lèvre, plaie ouverte douloureuse

Traitement : antiviraux par voie orale ou crèmes à base d’antiviraux (uniquement pour herpès labial), à prendre lorsque les crises surviennent, permettent de réduire la fréquence des poussées et atténuer les symptômes, il n’existe pas de traitement curatif qui permet d’éliminer l’herpès HSV-1

HSV-2

Zone affectée : région génitale ou anale

Mode de transmission : par voie sexuelle

Incidence : Représente environ 491 millions de personnes entre 15 et 49 ans dans le monde soit 13% des personnes dans cette tranche d’âge

Symptômes : souvent asymptomatique ou bénin non reconnu par les personnes infectées dont la plupart sont des porteurs qui ignorent leur état et sont contagieux sans le savoir. En cas de symptômes, il s’agira de plaies ouvertes, de lésions au niveau génital ou anal, de fièvre

Traitement : antiviraux par voie orale qui permettent de réduire la fréquence des poussées et atténuer les symptômes, il n’existe pas de traitement curatif qui permet d’éliminer l’herpès HSV-2

En quoi consiste le dépistage de l’Herpès ?

La sérologie

Prise de sang qui consiste à dépister la présence d’anticorps spécifiques de HSV-1 et HSV-2. Attention, une sérologie réalisée trop tôt pourra rendre un résultat négatif alors que l’infection est bien présente. Il est alors conseillé de renouveler l’examen à distance (2/3 semaines) pour visualiser éventuellement l’apparition des anticorps qui seront le signe d’une infection récente.

L’examen direct

L’immunofluorescence :

  • Le prélèvement est étalé en couche-mince sur une lame en verre
  • Un réactif couplé à un fluorochrome va reconnaitre un constituant du virus si ce dernier est présent
  • Cela se traduira par des points fluorescents sur le frottis en cas de présence du HSV

La PCR :

  • Cette technique permet de mettre en évidence la présence du génome (ADN) du HSV dans le prélèvement
  • C’est la technique de recherche directe la plus sensible car le matériel génomique initial est amplifié
  • Cette analyse est remboursée seulement quand une suspicion d’herpès est évoquée devant des lésions

La culture :

  • Le prélèvement est déposé sur des cellules en culture
  • Quand le virus est présent, il provoque un effet cytopathogène des cellules (elles se détachent du tapis cellulaire et prennent une forme ronde)

Immunofluorescence : sur cette image
les points fluorescents montrent la présence du HSV

La culture : sur cette image les cellules qui
se détachent du tapis cellulaire montrent la présence du virus

10 préjugés sur l’herpès

1 – Il est possible de sentir l’herpès arriver avant que les premiers signes soient visibles à l’oeil nu.

Les personnes infectées peuvent sentir des picotements, des démangeaisons, des sensations de brûlure autour de la bouche avant l’apparition des lésions.

VRAI 

2 – L’herpès n’est contagieux qu’à partir de l’apparition des signes visibles.

L’herpès labial est très contagieux et cela dès l’apparition des premiers signes avant-coureurs non visibles, jusqu’à l’apparition des croutes / bouton de fièvre qui est signe de cicatrisation.

FAUX

3 – Le soleil favorise la cicatrisation de l’herpès labial.

Bien au contraire, le soleil est un facteur favorisant la poussée et la propagation de l’herpès labial. Le meilleur conseil pour lutter contre cette affection est d’appliquer un produit antisolaire à haut degré de protection sur le tour des lèvres.

FAUX

4 – Il faut réaliser des examens complémentaires pour diagnostiquer l’herpès.

Il est parfois difficile de diagnostiquer certaines formes d’herpès, or, il est nécessaire d’avoir cette information pour éviter de contaminer l’entourage et pouvoir le traiter correctement. Pour cela, il faudra réaliser une prise de sang (sérologie qui va dépister la présence d’anticorps HSV-1 et HSV-2) ou un prélèvement sur les lésions.

VRAI 

5 – Remède de grand-mère, mettre du vinaigre, une gousse d’ail ou un glaçon sur la lèvre dès les 1ers signes empêcherait le bouton de sortir.

Jusqu’à maintenant aucun remède de grand-mère n’a montré de réelle efficacité pour stopper l’évolution de l’herpès lors d’une crise. Cependant, il est possible que ces derniers puissent apaiser ou atténuer les symptômes.

FAUX

6 – L’herpès ne peut atteindre que les zones génitales ou la bouche.

L’herpès peut se propager également dans les yeux par la personne infectée elle-même qui se toucherait les yeux. Cela peut causer des lésions de la cornée c’est pourquoi pendant l’infection il faut avoir une hygiène irréprochable.

FAUX

7 – Il suffit d’être infecté une fois pour que l’infection récidive plusieurs fois.

Il n’existe pas de traitement curatif et l’herpès est un virus qui récidive. C’est pourquoi, une fois infecté, il arrive que le virus se manifeste à nouveau de manière plus ou moins régulière.

VRAI 

8 – Le préservatif permet de se protéger contre l’herpès génital.

Il ne suffit pas car le virus peut être transmis par les doigts qui seraient entrés en contact avec les muqueuses infectées.

FAUX

9 – Je risque d’être infecté si je suis dans la même piscine qu’une personne atteinte d’Herpès.

Le virus meurt rapidement une fois qu’il a quitté l’organisme, il sera donc impossible d’être contaminé par l’eau ou une serviette de bain par exemple.

FAUX

10 – Les personnes qui ont de l’herpès ont une mauvaise hygiène.

Se laver plusieurs fois par jour et avoir une hygiène irréprochable ne vous empêchera pas d’être contaminé par le virus en cas de contact avec une personne infectée. Cependant, c’est une fois infecté qu’il faut être particulièrement vigilant à son hygiène pour ne pas contaminer les autres.

FAUX

Ce qu’il faut retenir : 

  • L’herpès est très contagieux même avant l’arrivée des premiers signes visibles
  • En cas de doute, il est possible de réaliser un dépistage par prise de sang ou prélèvement sur les lésions
  • Il ne s’éradique pas car aucun traitement curatif n’existe et il peut donc être récidivant
  • Des traitements par antiviraux existent pour diminuer les symptômes
  • L’herpès n’est pas sale, il s’agit d’un virus qui ne se développe pas à cause d’une mauvaise hygiène mais qui s’attrape par contamination

Sources : 

www.who.int
www.infoherpes.org
www.ameli.fr

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