Le diabète : définitions des types 1 et 2, causes, symptômes, diagnostic et prise en charge
Qu’est-ce que le diabète ?
Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (glycémie) élevé : l’hyperglycémie.
Une hyperglycémie prolongée du diabète expose à de nombreuses complications et concerne environ 4 millions de personnes en France (recensées en 2019). Selon la Fédération internationale du diabète on devrait atteindre 700 millions de cas d’ici 2045.
Comment la glycémie est-elle régulée dans l’organisme ?
Le taux de sucre (glucose) dans le sang ou glycémie est régulé par plusieurs hormones selon les besoins de l’organisme et pour maintenir un taux physiologique stable. L’insuline, sécrétée par le pancréas (cellules béta des Ilots de Langerhans), va permettre au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme et d’être utilisé pour fournir de l’énergie ou d’y être stocké.
L’insuline est la seule hormone hypoglycémiante, car de fait, elle fait baisser le taux de glucose dans le sang. La sécrétion d’insuline est déclenchée à la prise des repas quand le taux de glucose issu de la digestion des aliments augmente dans le sang.
Les différents types de diabète
Le diabète de type 1 (T1)
Le diabète de type 1 représente environ 10% des cas de diabète en France. Le pancréas arrête de sécréter de l’insuline car le système immunitaire l’attaque et détruit ses cellules, c’est pour cela que l’on parle de maladie auto-immune. Il survient généralement chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte.
Le diabète de type 2 (T2)
Le diabète de type 2 : Développement progressif d’une insulinorésistance, c’est-à-dire que les cellules ou les tissus ne sont plus sensibles à l’insuline, qui ne pourra donc plus remplir son rôle. Il est le plus fréquent avec environ 90% des cas de diabète qui sont de type 2. Il survient généralement après l’âge de 20 ans
Le diabète gestationnel
Du fait d’être enceinte, une femme peut voir sa glycémie augmenter alors qu’elle ne souffre pas de diabète. Il faudra alors effectuer un suivi régulier et une prise en charge diététique avec autosurveillance. Si cela ne suffit pas, il faudra prendre un traitement (insulinothérapie) pendant toute la durée de gestation. Quand la grossesse est terminée, le diabète disparait dans la plupart des cas.
Causes et facteurs de risque
Pour le diabète de type 1, l’origine est encore mal connue mais les deux principaux facteurs de risques identifiés sont l’hérédité et l’hygiène de vie. En effet, il existerait une prédisposition génétique liée à des évènements extérieurs comme une infection virale, des toxines, une mauvaise alimentation ou encore le stress.
Pour le diabète de type 2, il existe également une prédisposition génétique mais qui ne suffit pas à provoquer son apparition. Ce sont les facteurs extérieurs et l’hygiène de vie qui sont les premières causes de diabète de type 2, comme le tabac, le surpoids et l’obésité (liés à une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, la sédentarité).
Bon à savoir :
La sédentarité, qui correspond à une dépense énergétique faible, est un facteur de risque important pour le diabète de type 2. On considère que la sédentarité journalière est néfaste à partir de 7-8h passées en position assise par jour.
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Symptômes du diabète
Selon les cas, une variabilité dans la manifestation de ces symptômes existe et ils passent souvent inaperçus pendant de nombreuses années.
Les symptômes de l’hyperglycémie :
- Fatigue, somnolence, irritabilité, vision floue
- Soif intense, bouche sèche, faim
- Augmentation des mictions et de leur volume (urines)
Si l’hyperglycémie se maintient dans le temps :
- Perte de poids, amaigrissement rapide
- Mauvaise cicatrisation et retard de cicatrisation des plaies
- Susceptibilité aux infections, en particulier génitales et de la vessie
Conséquences et évolution de la maladie
Les complications à court terme :
L’hypoglycémie qui provoque des tremblements, des vertiges, des troubles de la vision, de la fatigue ou encore de l’irritabilité allant parfois jusqu’au malaise ou la perte de connaissance.
Les complications à long terme :
- Des maladies cardiovasculaires
- Des troubles neuropathiques
- Des problèmes de cicatrisation
- Des problèmes rénaux
- Des lésions ophtalmiques
Des traitements et un suivi régulier permettent de diminuer les risques de complications et même de les éviter, d’où l’importance du diagnostic précoce.
Dépistage et diagnostic du diabète
Une prise de
sang à jeun
En laboratoire de
biologie médicale
Pris en charge à 100% par
l’Assurance Maladie
Pour diagnostiquer un diabète, il faudra réaliser une prise de sang pour contrôler la glycémie à jeun. Une personne atteinte de diabète aura une glycémie d’au moins 1,26g/L à deux reprises ou égale/supérieure à 2g/L à n’importe quel moment de la journée (Source : Fédération Française des diabétiques.org). Alors qu’une personne atteinte de prédiabète aura une glycémie qui se trouvera entre le seuil du diabète et le seuil normal, soit entre 1,10g/L et 1,26 g/L.
Bon à savoir :
Il est recommandé un dépistage ciblé tous les trois ans chez les personnes âgées de plus de 45 ans ayant au moins un autre marqueur de risque du diabète de type 2.
- Marqueur du syndrome métabolique (excès pondéral, hypertension artérielle, dyslipidémie).
- Antécédent de diabète familial au premier degré, ou de diabète temporairement induit, ou, chez les femmes, de diabète gestationnel ou de naissance d’enfant pesant plus de 4 kg.
- Origine non caucasienne.
Prise en charge et suivi des patients diabétiques
Traitement
Les traitements dépendant de s’il s’agit d’un diabète de type 1 ou 2.
Le diabète de type 1 dit « insulino-dépendant » est traité comme son nom l’indique par insulinothérapie. L’insuline est soit injectée par voie sous-cutanée soit délivrée dans l’organisme par des pompes à insuline. Le patient doit contrôler sa glycémie régulièrement avec l’aide de lecteurs de glycémie pour adapter son traitement.
Pour le diabète de type 2, il faut en premier lieu déterminer son origine pour corriger la source du problème. En effet, si le diabète est détecté tôt, un traitement initial pourra être envisagé par des règles hygiéno-diététiques : régime, sport, perte de poids. Si cela n’est pas suffisant pour faire disparaitre l’hyperglycémie, un traitement médicamenteux peut être ajouté pour permettre de maitriser la maladie.
Suivi
Le suivi médical des diabètes de type 1 et 2 implique une consultation avec son médecin traitant 4 fois par an. En plus d’un examen clinique, le médecin prescrit le dosage de l’hémoglobine glyquée (ou HbA1C ou hémoglobine glycosylée) au laboratoire tous les 3 mois.
L’hémoglobine glyquée reflète le glycémie moyenne sur les 3 derniers mois. Plus les pics d’hyperglycémie sont nombreux et importants, plus l’HbA1C sera élevée. L’objectif est de maintenir le taux d’HbA1C sous 7 %.
La surveillance des reins est fondamentale et passe par la réalisation d’un bilan rénal au moins une fois par an. Ce bilan rénal s’effectue au laboratoire de biologie médicale et nécessite une prise de sang et un échantillon d’urines du matin de préférence. Le biologiste peut vous aider à lire votre bilan rénal : le DFG (estimé avec la formule CKD-EPI) et le rapport Albuminurie/Créatininurie.
Un bilan lipidique doit être pratiqué tous les ans. Il permet de détecter et de prendre en charge une éventuelle anomalie des lipides dans le sang. L’hyperlipidémie est un facteur de risque vasculaire qui ajoute un surrisque en cas de diabète.
En plus de ce suivi au laboratoire, il faut compléter par une visite chez l’ophtalmologue au moins une fois tous les deux ans (fond de l’œil), un examen buccodentaire chez le chirurgien-dentiste au moins une fois par an et des examens cardiologiques (ECG) une fois par an.