Évolution, complications et stades de l’insuffisance rénale (MRC)

— 10 mars 2022

La maladie rénale chronique est longtemps silencieuse et passe souvent inaperçue. Elle est souvent découverte de façon fortuite à l’occasion d’un examen sanguin réalisé pour une autre maladie. Cependant, être silencieuse ne veut pas dire qu’elle n’évolue pas et malheureusement, beaucoup de personnes sont diagnostiquées à un stade très avancé de la maladie.

Certaines choses sont inutiles, PAS VOS REINS !

À l’occasion de la Semaine nationale du Rein, du 8 au 15 mars 2025, les biologistes du réseau Biogroup se mobilisent pour sensibiliser et prévenir la Maladie Rénale Chronique (MRC).

Le jeudi 13 mars 2025, nous proposons à tous les patients majeurs de bénéficier gratuitement d’un dépistage simple et rapide.

Depuis 2022, Biogroup organise une grande campagne de prévention des maladies rénales chroniques (MRC). Grâce à cette initiative, des milliers de personnes ont pu évaluer leur santé rénale et, pour certaines, découvrir un problème dont elles n’avaient pas connaissance.

En 2023, plus de 35 000 patients ont bénéficié de ce dépistage gratuit. Les résultats ont révélé un réel besoin d’information et confirmé l’importance des laboratoires de biologie médicale dans le suivi des personnes présentant des facteurs de risque comme le diabète ou l’hypertension.

Lors de cette journée, nos laboratoires réaliseront un dosage de la créatinine dans le sang, couplé au calcul du débit de filtration glomérulaire (DGF) par la formule CKD-EPI.

Quels sont les symptômes de cette maladie des reins ?

Les maladies rénales chroniques sont des maladies insidieuses qui évoluent généralement de manière silencieuse, c’est à dire, que l’on est atteint sans même s’en rendre compte. Malheureusement, de nombreux patients commencent à ressentir des signes cliniques à un stade avancé de la maladie : l’insuffisance rénale.

Les symptômes les plus fréquemment retrouvés sont : 

  • La fatigue
  • Les troubles digestifs (nausées, vomissements)
  • L’hypertension artérielle
  • Des fourmillements, crampes
  • Des démangeaisons
  • Le gonflement des paupières et/ou des chevilles correspondant à une rétention d’eau et de sel
  • Des essoufflements
  • L’augmentation fréquente d’uriner, notamment la nuit

Quels sont les 5 stades d’évolution de la maladie rénale chronique jusqu’à l’insuffisance rénale ?

Stade 1 : Fonction rénale normale

  • Description : Détérioration minime des reins
  • Marqueurs biologiques : Taux d’urée et de créatinine normaux et débit de filtration glomérulaire 90ml/min ou plus
  • Symptômes : Aucun symptôme ne se manifeste
  • Actions : Identification des causes et tenter d’y remédier

FONCTION RENALE*

90% et plus

Stade 2 : Maladie rénale chronique

  • Description : Détérioration progressive des reins
  • Marqueurs biologiques : Taux d’urée et de créatinine normaux ou légèrement élevés. Débit de filtration glomérulaire 60-89ml/min
  • Symptômes : Aucun symptôme ne se manifeste
  • Actions : Tenter d’empêcher ou ralentir la détérioration de la fonction rénale
60 à 89%

Stade 3 : Insuffisance rénale modérée

  • Description : Détérioration des reins avancée
  • Marqueurs biologiques : Augmentation du taux de créatinine, excès d’urée et parfois début d’anémie. Débit de filtration glomérulaire 30-59ml/min
  • Symptômes : Apparition des premiers symptômes : perte d’appétit, fatigue et démangeaisons
  • Actions : Tenter d’empêcher ou ralentir la détérioration de la fonction rénale. Le patient apprend à se familiariser avec la maladie et les options de traitement.
30 à 59%

Stade 4 : Insuffisance rénale sévère

  • Description : Détérioration des reins très avancée
  • Marqueurs biologiques : Débit de filtration glomérulaire 15-29ml/min.
  • Symptômes : Perte d’appétit, fatigue et démangeaisons persistantes, oedèmes.
  • Actions : Prévoir et créer les conditions d’accès à la dialyse. Procéder aux examens nécessaires pour une éventuelle greffe de rein.
15 à 29%

Stade 5 : Insuffisance rénale terminale

  • Description : Atteinte très grave de la fonction rénale
  • Marqueurs biologiques : Taux élevés de créatinine et d’urée. Débit de filtration glomérulaire 15ml/min ou moins.
  • Symptômes : Insomnies, gêne respiratoire, démangeaisons et vomissements fréquents, oedèmes.
  • Actions : Instaurer et préparer l’instauration d’un traitement rénal de suppléance : dialyse ou greffe
15% et moins

*Pourcentage de fonctionnement des reins

L’insuffisance rénale c’est quoi ?

La maladie rénale chronique désigne la diminution du fonctionnement des reins qui ne filtrent plus correctement le sang de l’organisme, quel qu’en soit la cause. Il s’agit d’une maladie qui reste longtemps silencieuse, d’évolution progressive et sans capacité de guérison.

En deçà d’un certain seuil de capacité des reins à filtrer le sang, on fait référence à une insuffisance rénale chronique, dont la progression peut être plus ou moins lente, mais qui peut éventuellement aboutir à une perte totale de la fonction rénale. Cette phase ultime est désignée sous le nom d’insuffisance rénale terminale, nécessitant un recours à des traitements tels que la dialyse et/ou la greffe de rein.

Les complications entrainées par la MRC

Lorsqu’elle s’aggrave, l’insuffisance rénale entraîne des complications comme :

  • Des œdèmes dus à la surcharge en eau du corps
  • Une augmentation de la tension artérielle due à l’accumulation de sel dans l’organisme
  • L’ostéoporose chez l’adulte dus à des troubles du calcium et du phosphore
  • Retard de croissance chez l’enfant
  • Une anémie
  • Des infections bactériennes ou virales fréquentes
  • Des carences nutritionnelles et dénutrition
  • Trouble des règles et de la fonction sexuelle

Les avancées dans le traitement de la maladie rénale chronique : Dialyse, greffe et prévention 

L’évolution de la maladie rénale chronique (MRC) peut entraîner des complications graves, telles que l’insuffisance rénale sévère ou l’insuffisance rénale débutante, qui nécessitent des soins médicaux attentifs. Cependant, avec une détection précoce et des traitements appropriés, il est possible de ralentir la progression de la maladie. La gestion des facteurs de risque, tels que l’hypertension artérielle, le diabète, et même les apports en phosphore alimentaires, joue un rôle essentiel. L’activité physique peut également aider à maintenir une fonction rénale stable et à réduire les risques de complications. 

Dans les stades avancés, des traitements comme la dialyse, en particulier l’hémodialyse via un cathéter d’hémodialyse, ou la greffe de rein, permettent aux patients de vivre plus longtemps avec une meilleure qualité de vie. En cas d’insuffisance rénale sévère, il est crucial d’explorer les options de traitement et de gestion de la maladie. Les médicaments peuvent aider à contrôler l’évolution de la maladie, mais d’autres interventions comme l’arrêt du tabac sont aussi fondamentales pour limiter les dommages rénaux. Le dosage de l’albuminurie est un examen clé pour suivre la progression de la MRC et ajuster les traitements. 

Le rôle du médecin spécialiste des reins est déterminant dans la prise en charge, en ajustant le parcours de soins du patient et en fixant des objectifs clairs, tels que l’objectif de saturation du sang en oxygène ou l’objectif usuel d’un taux de créatinine spécifique pour ralentir l’évolution de la maladie. Le médecin traitant peut également jouer un rôle dans le suivi des signes cliniques tels que l’obstruction des voies urinaires et la gestion du syndrome des jambes, qui sont fréquents chez les patients atteints de MRC. 

Les taux de sels minéraux doivent être régulièrement surveillés pour prévenir des complications, tout comme la régulation de la pression artérielle, un aspect clé du traitement. L’adoption d’un régime alimentaire adapté, et la prise en compte du vieillissement de la population, sont également des facteurs importants pour maintenir une fonction rénale optimale. Les avancées médicales dans ces domaines offrent de nouvelles perspectives pour gérer la maladie plus efficacement, tout en améliorant les résultats cliniques pour les patients. 

Les réponses à vos questions

Les reins servent à éliminer les déchets organiques, à réguler les quantités d’eau dans l’organisme et à produire des hormones ainsi que des vitamines.

Oui, il est tout à fait possible de vivre avec un seul rein car l’organe restant est capable de s’adapter et de compenser la baisse de filtration, cela pour toute la durée de vie du patient (à condition de respecter une certaine hygiène de vie). Ceci explique pourquoi il est possible de faire don d’un de ses reins de son vivant.

Les reins se trouvent sous les dernières côtes, de part et d’autre de la colonne vertébrale.

Seul le dépistage permet de savoir si l’on est atteint de la maladie rénale chronique pour une prise en charge rapide et appropriée qui pourra ralentir et peut-être même arrêter l’évolution de la maladie. Une simple analyse de sang ou d’urine suffit à dépister cette pathologie.

Les deux causes les plus courantes sont le diabète et l’hypertension artérielle. D’autres facteurs de risques peuvent entrer en jeu comme les maladies cardiovasculaires, l’âge, les antécédents familiaux, des épisodes d’insuffisance rénale, une prise de médicament toxique, l’exposition à des toxiques.

Les symptômes de la maladie rénale chronique apparaissent plusieurs années après le début de la maladie. Ils sont peu caractéristiques :

  • Fatigue anormale à l’effort
  • Envies d’uriner fréquentes
  • Urines foncées, troubles, mousseuses ou peu abondantes
  • Crampes musculaires, impatiences dans les jambes
  • Gonflement des pieds, des chevilles et des jambes
  • Démangeaisons persistantes
  • Mauvais goût dans la bouche et mauvaise haleine
  • Troubles du sommeil et somnolence pendant la journée

Les symptômes de la maladie rénale chronique apparaissent plusieurs années après le début de la maladie. Ils sont peu caractéristiques :

  • Fatigue anormale à l’effort
  • Envies d’uriner fréquentes
  • Urines foncées, troubles, mousseuses ou peu abondantes
  • Crampes musculaires, impatiences dans les jambes
  • Gonflement des pieds, des chevilles et des jambes
  • Démangeaisons persistantes
  • Mauvais goût dans la bouche et mauvaise haleine
  • Troubles du sommeil et somnolence pendant la journée

L’insuffisance rénale de niveau 4 est un stade très avancé de la maladie rénale chronique. À ce stade, les reins sont gravement endommagés, avec un débit de filtration glomérulaire (DFG) compris entre 15 et 29 ml/min, ce qui signifie que la fonction rénale est réduite de manière significative. Les symptômes deviennent persistants, incluant la fatigue, la perte d’appétit, des démangeaisons constantes, et des œdèmes. À ce stade, des interventions médicales intensives sont nécessaires, telles que la préparation à la dialyse ou la greffe de rein, pour éviter l’aggravation de la condition. 

Oui, l’insuffisance rénale terminale peut être fatale si elle n’est pas traitée. Lorsque les reins cessent complètement de fonctionner, la filtration du sang est compromise, ce qui entraîne une accumulation de toxines et de déchets dans le corps. Cela peut provoquer des complications graves, telles que des troubles cardiaques, des infections, ou des déséquilibres électrolytiques. Toutefois, avec un traitement adéquat, comme la dialyse ou une greffe de rein, les patients peuvent survivre et maintenir une qualité de vie. Une détection précoce et un suivi médical sont essentiels pour éviter des conséquences mortelles. 

Le meilleur examen pour évaluer la fonction rénale est généralement l’analyse du taux de créatinine dans le sang, associé au calcul du débit de filtration glomérulaire (DFG). Cependant, des examens complémentaires peuvent être nécessaires, tels qu’une échographie rénale, qui permet de visualiser les reins et d’identifier des anomalies structurelles. L’analyse des urines, comme la recherche de protéines ou de sang, peut aussi être utile pour détecter des signes de dysfonctionnement rénal. En résumé, une combinaison de tests sanguins, urinaires et d’imagerie est souvent utilisée pour un diagnostic précis. 

L’analyse de sang la plus courante pour évaluer la fonction rénale est la mesure du taux de créatinine. Ce test permet de calculer le débit de filtration glomérulaire (DFG), qui évalue l’efficacité des reins à filtrer le sang. Une autre analyse importante est le taux d’urée, un produit de dégradation des protéines qui, lorsqu’il est élevé, peut indiquer une altération de la fonction rénale. Ces tests, combinés à d’autres examens cliniques, permettent de détecter des problèmes rénaux et d’en suivre l’évolution. 

Oui, il est possible de vivre longtemps avec de l’insuffisance rénale, surtout si la maladie est bien gérée. Avec une prise en charge appropriée, comprenant des traitements comme la dialyse ou une greffe de rein, les patients peuvent maintenir une qualité de vie acceptable. Toutefois, l’espérance de vie dépend de nombreux facteurs, tels que l’étendue des lésions rénales, la rapidité de la détection et de la prise en charge, ainsi que le respect du traitement et de l’hygiène de vie recommandée. 

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