Comprendre la leucémie myéloïde chronique

— 21 septembre 2021
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La leucémie myéloïde chronique (LMC) est un cancer du sang caractérisé par une prolifération excessive de globules blancs dans la moelle osseuse, due à une anomalie chromosomique appelée chromosome Philadelphie. 

22 SEPT

Journée mondiale de sensibilisation à la leucémie myéloïde chronique
Depuis 2011, le 22 septembre est la journée consacrée à un cancer du sang peu répandu et d’évolution lente : la leucémie myéloïde chronique (LMC). A cette occasion, il nous semble utile de sensibiliser le grand public et d’en apprendre plus sur cette pathologie.

Pourquoi cette journée mondiale a lieu le 22/09 ? 

L’association LMC FRANCE est à l’origine de ce choix qui n’est pas dû au hasard. En effet, le développement de la LMC est lié à un mélange anormal entre les chromosomes 9 et 22 créant un chromosome fusionné appelé chromosome Philadelphie, d’où le choix du 22/09. 

Définition

La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une maladie rare du sang, avec environ 1000 nouveaux cas par an en France, qui touche principalement les adultes entre 40 et 60 ans, bien qu’elle soit plus fréquente après 60 ans. C’est une maladie à progression lente causée par une prolifération anormale de cellules myéloïdes dans la moelle osseuse et le sang, empêchant le développement normal des cellules saines. Cette prolifération est due à une anomalie génétique spécifique : une translocation entre les chromosomes 9 et 22, créant le chromosome Philadelphie. Ce dernier produit une enzyme anormale, la tyrosine kinase BCR-ABL, responsable de la multiplication incontrôlée des globules blancs. La LMC évolue en trois phases : chronique, accélérée et blastique. Bien qu’elle soit souvent asymptomatique au début, elle peut entraîner des symptômes plus graves.  

Les chiffres clés

La leucémie myéloïde chronique (LMC) est une maladie rare, avec une incidence annuelle d’environ 1 à 1,5 cas pour 100 000 personnes. En France, on estime à près de 1 000 nouveaux cas par an. L’âge moyen au diagnostic est de 53 ans, avec une légère prédominance masculine (ratio de 2 hommes pour 1 femme). La LMC représente 15 à 20% de toutes les formes de leucémies. Grâce aux avancées thérapeutiques, notamment l’introduction des inhibiteurs de tyrosine kinase, le pronostic s’est considérablement amélioré. La survie relative à 5 ans est désormais estimée à 90%, certains patients atteignant même des rémissions de plus de 10 ans. 

Comment se développe la LMC et quelles en sont les causes ?

La leucémie myéloïde chronique (LMC) n’est pas une maladie héréditaire et ne se transmet pas d’une personne à l’autre. Elle résulte d’une anomalie génétique acquise au cours de la vie, causée par la formation du chromosome Philadelphie, issu d’une translocation entre les chromosomes 9 et 22. Cette mutation, qui survient uniquement dans les cellules souches myéloïdes de la moelle osseuse, ne touche pas les cellules germinales, éliminant tout risque de transmission aux enfants ou aux autres membres de la famille. Le chromosome Philadelphie porte un oncogène, BCR-ABL, responsable de la production d’une protéine qui stimule la prolifération excessive de cellules myéloïdes. Ces cellules s’accumulent dans la moelle osseuse et le sang, entraînant les symptômes de la LMC. Bien que les facteurs de risque soient limités, une exposition à de fortes doses de radiations peut augmenter les chances de développer cette maladie. 

Les symptômes

Les symptômes de la leucémie myéloïde chronique (LMC) sont souvent discrets et peuvent passer inaperçus pendant des mois, voire des années. Au stade précoce, de nombreux patients sont asymptomatiques, la maladie étant fréquemment découverte lors d’analyses sanguines de routine. Lorsque les symptômes apparaissent, ils peuvent inclure une fatigue persistante, une perte de poids inexpliquée, des sueurs nocturnes et une sensation de plénitude abdominale due à une splénomégalie (augmentation du volume de la rate). D’autres signes peuvent comprendre une pâleur, une tendance aux ecchymoses, des saignements anormaux, des infections récurrentes et des douleurs osseuses ou articulaires. À mesure que la maladie progresse, les symptômes peuvent s’aggraver, avec l’apparition de fièvre, d’essoufflement et de palpitations. 

Quelle est son évolution ? 

La leucémie myéloïde chronique (LMC) évolue généralement en trois phases distinctes : chronique, accélérée et blastique. La phase chronique, où la maladie est le plus souvent diagnostiquée, peut durer plusieurs années avec des symptômes légers ou absents. Elle se caractérise par moins de 10% de cellules blastiques dans la moelle osseuse. La phase accélérée voit une augmentation des cellules blastiques (10-19%) et une aggravation des symptômes. Sans traitement efficace, la maladie progresse vers la phase blastique, plus agressive, où les cellules blastiques dépassent 20-30%, ressemblant à une leucémie aiguë. Cette évolution souligne l’importance d’un diagnostic précoce et d’un traitement adapté pour maintenir la LMC en phase chronique le plus longtemps possible. 

Au cours de l’évolution, se développent les symptômes suivants : 

  • Une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) 
  • Une fatigue 
  • Des sueurs nocturnes 
  • Une perte de poids 
  • Des thromboses (plus rarement) 
  • Phase blastique : aggravation de la maladie en leucémie aiguë 

Les complications

Les complications de la leucémie myéloïde chronique (LMC) peuvent être diverses et potentiellement graves. Elles incluent des problèmes vasculaires tels que des thromboses, des hémorragies et une leucostase, pouvant entraîner une insuffisance respiratoire aiguë ou une rétinite leucémique. Des complications métaboliques comme l’hyperuricémie peuvent provoquer des crises de goutte ou des coliques néphrétiques. La splénomégalie peut se compliquer d’une hémodilution, d’un hypersplénisme, voire d’une rupture splénique dans les cas sévères. L’insuffisance médullaire, due à la myélofibrose ou à l’envahissement par des cellules immatures, peut entraîner une pancytopénie, augmentant les risques d’infections, d’anémie et d’hémorragies. Dans les stades avancés, la transformation en leucémie aiguë représente une complication majeure, nécessitant une prise en charge urgente et intensive. 

En l’absence de traitement, la leucémie myéloïde chronique évolue en 3 phases successives : 

  • Phase chronique : dure plusieurs années, asymptomatique 
  • Phase accélérée : dure entre 3 et 12 mois, symptômes variables, étape de transformation de la maladie en leucémie aiguë 
  • Phase blastique : aggravation de la maladie en leucémie aiguë 

Le diagnostic de la leucémie myéloïde chronique (prise de sang) 

Le plus souvent, il n’y a pas de symptômes au début de la maladie qui est découverte de façon fortuite sur une prise de sang (numération et formule sanguine). 

Les anomalies que l’on retrouve sur la prise de sang (hémogramme) sont les suivantes : 

  • Diminution de l’hémoglobine (anémie) 
  • Augmentation importante des globules blancs 
  • Présence d’une forte myélémie (accumulation de cellules myéloïdes immatures) 
  • Augmentation fréquente des plaquettes sanguines 

Il est nécessaire de confirmer le diagnostic par un myélogramme (analyse des cellules de la moelle osseuse) et un caryotype pour rechercher le chromosome Philadelphie. 

Traitement – comment soigner la LMC ?

Fort heureusement, des traitements spécifiques existent pour guérir la maladie ou ralentir son évolution :

  • La greffe de cellules souches
  • Thérapie ciblée par l’Imatinib (ou médicaments similaires) qui bloque la protéine anormale

Ce dernier traitement est généralement bien toléré par les patients et permet d’éviter la transformation en leucémie aiguë voire éradiquer la LMC.

Quel est le suivi des patients traités et la guérison totale est-elle possible ?

Le traitement de la LMC doit être initié et suivi par un hématologue (médecin spécialiste des maladies du sang). Des consultations régulières permettront de suivre l’efficacité du traitement et la tolérance aux effets indésirables. L’efficacité est mesurée sur des prises de sang à intervalle défini (tous les 3 mois puis tous les 6 mois). On recherche la présence du transcrit BCR-ABL par biologie moléculaire, reflet du caractère actif ou inactif de la LMC. L’objectif du traitement est d’éliminer toutes les traces de la maladie (appelée maladie résiduelle).

Après plusieurs années, un arrêt du traitement médicamenteux peut être envisagé par le médecin si l’efficacité est complète et durable.

Dr Adrien FABRE
Pharmacien Biologiste Biogroup
Membre du comité immuno-hématologie

Les réponses à vos questions

La survie relative à 5 ans pour la LMC est de 90 %. Cela signifie qu’en moyenne, les personnes atteintes d’une LMC ont 90 % de chances de vivre 5 ans ou plus à la suite de leur diagnostic comparativement aux personnes du même âge et du même sexe qui font partie de la population générale.

La LMC évolue généralement en trois phases : la phase chronique, la phase accélérée et la phase blastique. La phase chronique peut durer plusieurs années avec une progression lente de la maladie. Sans traitement, la maladie peut progresser vers des phases plus graves, mais les thérapies actuelles permettent de bloquer l’évolution de la maladie dans sa phase chronique.

Pour la LMC, les symptômes peuvent inclure une fatigue, une splénomégalie (augmentation du volume de la rate), des sueurs nocturnes et une anémie. Ces symptômes peuvent apparaître lentement et passer inaperçus pendant longtemps.

La LMC est causée par une anomalie chromosomique spécifique appelée chromosome Philadelphie, qui résulte de la fusion des gènes BCR et ABL. Cette mutation génétique entraîne la production excessive de globules blancs anormaux.

Fort heureusement, des traitements spécifiques existent pour guérir la maladie ou ralentir son évolution :

  • La greffe de cellules souches.
  • Thérapie ciblée par l’Imatinib (ou médicaments similaires) qui bloque la protéine anormale.

Ce dernier traitement est généralement bien toléré par les patients et permet d’éviter la transformation en leucémie aiguë voire éradiquer la LMC.

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