SYMPOSIUM sur la relation Patient-Biologiste

— 1 décembre 2021

SYMPOSIUM

ANNONCER UNE PATHOLOGIE CHRONIQUE GRAVE AU SEIN DU LABORATOIRE D’ANALYSES MEDICALES :
Quelle place pour le Biologiste dans le dispositif d’Annonce ? Comment et quoi annoncer au  patient ?

Jeudi 2 décembre de 13h00 à 14h15
Au Palais des Congrès de Paris – SALLE PASSY

Des experts vous répondent

  • La Relation-Patient dans le diagnostic et le suivi d’une pathologie grave au laboratoire d’analyses médicales. Parallèle avec la Radiologie.
  • Quelle conduite à tenir pour le biologiste et quelles informations donner au patient ? Jusqu’où aller ? Quelle collaboration Médecin-Biologiste ?
  • Quel besoin de formation pour le Biologiste ? Comment améliorer la qualité d’accompagnement au laboratoire pour les patients en situation de maladies chroniques ?

Dans cette session qui réunit des cancérologue, psychologue, radiologue, médecin généraliste et biologistes médicaux, nous ferons un état des lieux des situations incontournables d’Annonce de diagnostic ou de récidive de pathologies graves par le Biologiste. Nous discuterons de la consultation d’Annonce qui est pratiquée en médecine, et de l’opportunité de la création d’une consultation d’Annonce au laboratoire par le biologiste.

Animation et modération

Renaud DEGAS,
Journaliste, fondateur et gérant de l’Agence Press Infos+
(La Veille des Acteurs de Santé, Agence Press Infos +, Saint-Mandé)

Participants

Pr Eric RAYMOND, Chef de service Oncologie et Cancérologie, Hôpital Saint-Joseph AP-HP.

Pr Laurence ROCHER, Chef de service Radiologie, Hôpital AP-HP Antoine Béclère, Clamart membre de la SFR.

Hélène DE LA MENARDIERE, Psychologue, psychothérapeute (Boulogne-Billancourt), membre de la SFFPO.

Dr Francis ABRAMOVICI, Médecin Généraliste (Lagny/Marne), secrétaire général du Collège de Médecine Générale, membre de la SFDRMG.

Pr Philippe HALFON, Biologiste Médical – Directeur médical et scientifique de Alpha-Biogroup. Chef de pôle de médecine interne et maladies infectieuses à l’hôpital Européen de Marseille.

Dr Benoît DUMONT, Biologiste Médical, Directeur général Laboratoire UNILIANS BIOGROUP, Lyon.

Dr Isabelle RIVIERE, Biologiste Médical, Responsable Communication BIOGROUP Ile-de-France.

Pr Eric Raymond
Chef de Service et Coordinateur de Pôle Urgence, médecine spécialisée et oncologie. Hôpital Paris Saint-Joseph – Paris 14ème

« L’annonce d’un cancer est un moment difficile auquel toutes celles et ceux qui sont en contact avec cette maladie doivent s’y préparer. Les difficultés sont d’abord de ne pas projeter nos propres inquiétudes en lien avec nos angoisses et nos peurs. Vient ensuite la nécessitée de se faire entendre et comprendre par celle ou celui qui se trouve immédiatement plongé dans un état de détresse. Les mots simples et dénués de connotations péjoratives, l’empathie et un temps nécessaire d’écoute et d’explication en sont les premières étapes. L’ouverture vers les options thérapeutiques, les étapes du traitement et l’espoir qu’il apporte permettent de se projeter vers le futur et de lutter contre l’angoisse de mort immédiate.

Ces différentes étapes devront très souvent être reprises plusieurs fois, tant il est difficile pour les patients de passer le choc de l’annonce et dès lors de mémoriser leurs traitements. Cette étape d’annonce est essentielle car elle doit s’adapter à chaque patient pour permettre son adhésion au traitement de son cancer. »

Pr Laurence ROCHER
Chef de service Radiologie, Hôpital AP-HP Antoine Béclère, Clamart membre de la SFR.

« En 2021, par quels chemins les patients ont-ils la première information d’une pathologie sévère, mettant en jeu leur bien-être, leur capacité à se reproduire, à travailler, à poursuivre leurs études, à emprunter, à faire des projets ?  Si les examens biologiques et radiologiques sont demandés par les médecins cliniciens, à l’occasion de  symptômes, d’un bilan de santé préventif, les résultats précèdent très souvent la consultation suivante. Dans le sillage de la biologie, l’imagerie s’oriente de plus en plus vers les résultats d’examen en ligne.

Qu’éprouve un patient devant son ordinateur ou son téléphone portable à la lecture de :
« Numération de spermatozoïde : 0/ ml…. Conclusion :  azoospermie »
ou encore :
« Masse de la tête du pancréas aves lésions secondaires hépatiques »

Férue de principes de précaution, d’algorithmes de prise charge, d’organisation des soins, notre société a paradoxalement des difficultés à créer des alertes pertinentes et une traçabilité pour que ces annonces ou préannonces puissent être accompagnées humainement par un personnel formé. »

Hélène DE LA MENARDIERE
Psychologue, psychothérapeute (Boulogne-Billancourt), membre de la SFFPO.

« Après 15 années d’exercice au sein du service d’oncologie médicale de l’hôpital Cochin, j’exerce depuis 4 ans une activité exclusivement en libéral : en cabinet, auprès d’associations ou d’institutions. L’essentiel de ma clinique s’effectue dans le champ de la maladie grave et du deuil tant pour les personnes malades, que pour les proches ou encore pour les professionnels de santé.  Mon activité se décline autour de consultations, d’animations de groupes, de formations ou d’analyses de pratiques avec toujours la même visée celle du soin psychique et de son développement.

Les annonces qui ponctuent le parcours et leurs répercussions psychiques sont au cœur de ma pratique et de ma réflexion depuis bientôt 20 ans tant pour les personnes dites « patients » que pour celles qui ont la charge d’annoncer.

Il me parait indispensable que l’ensemble des professionnels de santé concernés puissent avoir à leur connaissance des repères pour leur pratique quotidienne sur ce qui est engagé d’un point de vue psychique au moment de l’annonce et dans la relation. Cette table ronde y contribuera indéniablement. »

Pr Francis ABRAMOVICI
Médecin généraliste – Rédacteur en chef de la Revue Médecine – Secrétaire Général du Collège de la Médecine Générale – Formateur en thérapie brève et hypnose éricksonienne – conception de programmes consacrés à l’annonce d’une mauvaise nouvelle.

« S’il n’y a pas de bonne manière d’annoncer une mauvaise nouvelle, il y en a de « moins mauvaises » que d’autres. Toutes demandent de la bienveillance, du savoir et du savoir-faire, mais surtout du savoir-être. Si la formation de base est insuffisante, « l’apprentissage sur le tas » risque d’être douloureux ! L’anxiété générée par un résultat inquiétant est naturelle, être professionnel c’est avoir au moins un temps d’avance sur les patients.

Dans le cadre de nos coopérations les questions se posent de savoir qui dit quoi, à qui, où et quand. Les réponses sont variables selon le degré de connaissances des professionnels concernés. Cette table ronde sera l’occasion d’initier un temps commun pour s’y préparer. »

Pr Phillipe HALFON
Biologiste Médical – Directeur médical et scientifique de Alphabio-Biogroup – Chef de pôle de médecine interne et maladies infectieuses à l’hôpital Européen de Marseille – France

« Le parcours de santé d’un patient rassemble des professionnels en santé de profils complémentaires qui vont ensemble collaborer pour une meilleure prise en charge des patients. Dans ce contexte, les biologistes médicaux par leur formation médicale et grâce à un maillage territorial de proximité sont souvent positionnés en première ligne lors de l’annonce d’un diagnostic difficile face à un patient, tel qu’une hémopathie, une maladie infectieuse grave ou un cancer.

A l’instar de la consultation d’annonce d’une maladie grave comme un cancer par les oncologues, nous souhaiterions discuter lors de cette table ronde de l’annonce qui est faite par le biologiste aux patients avec toutes les réserves de confidentialité, de trouver les mots appropriés et de la relation avec le médecin prescripteur.

A l’issue de cet exercice, et certainement avec la mise en place de modules de formation appropriés, nous envisagerons l’opportunité de valoriser cet acte médical comme une consultation à part entière au sein du parcours de soin du patient. »

Dr Benoît DUMONT
Biologiste Médical – Directeur général Laboratoire UNILIANS BIOGROUP, Lyon

« La biologie médicale contribue actuellement à environ 70% des diagnostics réalisés.

En activité libérale, le biologiste médical se trouve ainsi en première ligne face au patient lors de l’interprétation d’un compte-rendu d’examens, l’amenant parfois à devoir réaliser l’annonce d’une pathologie grave.

L’annonce d’une pathologie chronique grave est bien sûr un bouleversement pour le patient, mais impacte également sensiblement le praticien qui la réalise.

Quelle doivent être le rôle et la place du Biologiste médical dans ce processus d’annonce ? Comment réaliser cette annonce au laboratoire ? Quelle formation continue est nécessaire à ce rôle ? Et que devient cette annonce à l’heure de la dématérialisation, et du rendu des résultats en ligne ? »

Dr Isabelle RIVIERE
Biologiste Médical – Responsable Communication BIOGROUP Ile-de-France

« Le laboratoire est un haut lieu de diagnostic au même titre que le cabinet de radiologie.

La question de l’annonce d’une mauvaise nouvelle à un patient, une nouvelle qui va changer sa vie, n’est heureusement pas fréquente mais très préoccupante et pénible pour nous, biologistes.

Elle l’est d’autant plus que nous n’y sommes pas formés, sensibilisés alors qu’il s’agit d’un temps fort de la Relation Patient. Ce sujet de l’Annonce et de la place du Biologiste mérite de faire l’objet de processus de formation continue comme l’attestent les réponses des biologistes à l’enquête interne que nous avons réalisée. Nos objectifs avec ce symposium qui réunit des experts de grande qualité est d’institutionnaliser l’implication du Biologiste, de lui donner des clés afin qu’il valorise pleinement son rôle et d’ouvrir des portes pour une formation continue. »

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