L’eau vitale pour notre santé
Sans eau quel serait l’avenir de l’humanité ? Aucun. Notre corps est constitué de ce bien précieux à plus de 65%. Cet or bleu est vital pour notre organisme. Pourtant nous ne ménageons pas cette ressource car nous agissons à tort comme si l’eau était une ressource inépuisable. L’OMS le martèle sans cesse dans l’indifférence quasi-générale et le risque d’une crise mondiale de l’eau douce est « imminent » a prévenu l’ONU lors de la conférence exceptionnelle consacrée à l’eau à New York en mars 2023.
65%
du corps humain est composé d’eau !
Pourquoi notre corps a-t-il besoin d’eau ?
Outre le fait que l’eau est l’élément principal qui constitue nos cellules et assure leur renouvellement, nous avons besoins d’eau pour de nombreuses fonctions et réactions biochimiques. À l’intérieur de l’organisme, l’eau n’est pas répartie uniformément. Sa concentration varie d’un organe à l’autre ; cela va de 1 % dans l’ivoire des dents jusqu’à 90 % dans le plasma sanguin.
La plus grande part de toute l’eau de l’organisme siège à l’intérieur des cellules. Une autre partie occupe l’espace intercellulaire, servant de réserve aux cellules et aux vaisseaux sanguins. Le reste est contenu dans le sang et la lymphe, et circule en permanence dans tout l’organisme. Outre le sang, les organes les plus riches en eau sont le cerveau qui en est constitué à 76 %, et il y en a 81 % dans les reins, 78 % dans les poumons. La graisse (30 %) et les os (25 %) en sont plus pauvres. La masse musculaire, elle, contient de 73 à 75 % d’eau.
L’eau que nous buvons permet :
- L’hydratation des muscles et des tendons pour éviter les crampes, les lésions et les tendinites.
- La thermorégulation corporelle avec notamment la transpiration.
- Le bon fonctionnement des neurones et du système nerveux.
- La purification du sang (le plasma sanguin a 90% d’eau).
- La souplesse et la couleur de la peau.
- Le transit intestinal et les fonctions rénales.
- L’élimination des toxines et de la cellulite via les excrétions (principalement l’urine), la respiration (au moment de l’expiration), et surtout la transpiration.
- La lubrification des articulations (lutte contre l’arthrose).
Notre corps humain ne peut pas stocker l’eau… Alors buvons !
Le sang est filtré en permanence dans les reins : l’eau est réabsorbée, retournant ainsi dans le circuit général mais une petite quantité entraîne les éléments qui sont à éliminer : ce sont les urines. Le corps humain ne peut pas stocker l’eau. En effet, l’organisme élimine en permanence de l’eau via les excrétions (principalement l’urine), la respiration (au moment de l’expiration), et surtout la transpiration. Les quantités d’eau ainsi perdues varient en fonction des conditions atmosphériques et des activités : plus la chaleur et/ou l’activité physique sont importantes, plus la transpiration est abondante.
L’homme doit donc chaque jour subvenir à ses besoins en eau, en buvant et en mangeant car les aliments en contiennent beaucoup. Pour maintenir l’organisme en bonne santé, les pertes en eau doivent toujours être compensées par les apports. La soif est d’ailleurs un mécanisme par lequel l’organisme « avertit » qu’il est en état de déshydratation et c’est pourquoi il ne faut pas attendre d’avoir soif pour boire.
La quantité globale d’eau nécessaire à un adulte de taille moyenne, et ne fournissant pas d’effort physique particulier, est d’environ 2,5 litres par jour dont environ 1 litre est apporté par les aliments et 1,5 litre par les boissons. Chez l’enfant, et encore davantage chez le nourrisson, les besoins en eau sont proportionnellement 3 à 5 fois plus importants que pour un adulte.
Notre eau est-elle de bonne qualité ?
L’eau constitue une réelle source d’apport en minéraux : calcium, magnésium, fluor, potassium, sodium… Et, contrairement aux idées reçues, l’eau du robinet en France en contient.
Des micro-organismes pathogènes existent dans l’eau, ce qui peut entraîner des maladies chez l’humain. Si certains peuvent entraîner des maladies gastro-intestinales quand l’eau est contaminée, d’autres micro-organismes pathogènes sont naturellement présents dans les milieux aquatiques et peuvent causer des infections opportunistes.
La plupart du temps, la chloration est la seule étape de traitement appliquée aux eaux souterraines pour supprimer les bactéries et maintenir la qualité de l’eau dans les réseaux de distribution. Localement, des stations ont aussi les moyens de réaliser le traitement biologique des nitrates et des pesticides.
L’état de santé de l’eau en France
Eau de source de Vallonpierre PN Ecrins
© Benjamin Kabouche
Tous les pays ne s’inquiètent pas outre mesure de la qualité de l’eau que boivent leurs habitants. En France, nous disposons d’outils de mesure de la quantité et de la qualité pour les 33 070 captages qui prélèvent l’eau dans des nappes d’eau souterraine, les fleuves, les rivières, les lacs, les barrages.
La surveillance est d’abord exercée par la personne responsable de la production et de la distribution d’eau (PRPDE) et d’autre part un autre contrôle sanitaire indépendant est mis en œuvre par les Agences Régionales de Santé (ARS).
La qualité de l’eau du robinet est évaluée par rapport à des limites et des références de qualité fixées par la réglementation pour une soixantaine de paramètres : bactériologiques, physico-chimiques et radiologiques. Chaque année, le programme du contrôle sanitaire recueil plus de 17,6 millions de résultats analytiques.
Des masses d’eau polluées mais de l’eau de robinet aux normes !
En 2020, 94 % à 98 % de l’eau consommée en France respecte les normes en vigueur… mais il n’en n’est pas de même pour l’état de nos cours d’eau. En 2015, sur 10 706 masses d’eau des cours d’eau, la qualité de l’état écologique est : 44 % est très bon et bon mais déjà moyen pour 39 %, médiocre à 12.3 % et en mauvais état pour 3 %. Nous ne disposons pas de synthèse plus récente.
Par ailleurs, sur les 132 zones humides suivies entre 2000 et 2022, il est relevé que 21% se sont fortement dégradées, 37% se sont dégradées, 31% sont restées stables, 7% se sont améliorées et 4% se sont fortement améliorées.
Pollution canal du Vigueirat
© Benjamin Kabouche
Un autre indicateur : les espèces.
En juin 2020, sur les 1 372 espèces aquatiques évaluées en métropole et
en outre-mer par l’UICN, 21% d’entre elles sont éteintes ou menacées.
Les conséquences de la sécheresse de 2021 à 2023
Rivière de l’Aiguebrun sèche en été (Vaucluse)
© Benjamin Kabouche
Des épisodes de niveau bas des nappes d’eau souterraines se produisent chaque année. Ils dépendent de plusieurs facteurs : la pluviométrie d’hiver et de printemps, les prélèvements d’eau (notamment durant l’été) et le délai de réaction des nappes à la pluviométrie.
Selon météo France, le mois de juillet 2022 a été « le mois de juillet le plus sec » depuis le début des mesures, en 1958-59, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit une « pluviométrie déficitaire de près de 84 % » par rapport à la normale… mais la diminution des précipitations s’est prolongée d’août 2021 jusqu’à mai 2023 ! Les pluies de juin 2023 n’ont pas compensé les manques.
Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie à l’exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022. Le manque d’eau cumulé depuis un an a des conséquences très graves sur la quantité et la qualité des eaux. La quasi-totalité du territoire français a des restrictions d’eau et pour certain depuis le mois de mars.
L’avenir de l’eau
Le risque d’une crise mondiale de l’eau douce est « imminent », prévient l’Organisation des Nations Unies (ONU), en introduction à la conférence exceptionnelle qu’elle lui consacre, à New York, du 22 au 24 mars 2023 : « Tous les pays, rappelant qu’ils sont tous plus ou moins confrontés à une crise hydrique, aggravée par les changements climatiques, ont convenu de l’urgence d’agir de concert pour relever les grands défis liés à l’eau. Des milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’eau. »
L’Institut des Ressources Mondiales estime que 33 pays vont devoir affronter des crises d’approvisionnement en eau d’ici à 2040. Sans attendre cette perspective, des pénuries ont été observées depuis 2023 en Irak, au Soudan et au Yemen. Plus près de nous, de nombreux départements français à l’écart des grands fleuves connaissent aujourd’hui des situations de stress hydrique. La sécheresse en cours en France est un signal d’urgence ; l’eau est une denrée rare et mal répartie sur la planète. Préserver la ressource en eau, en quantité et de bonne qualité, est primordiale pour la santé de tous les organismes vivants. Erik Orsena dans son dernier livre « La terre a soif » comme dans son ouvrage précèdent « L’avenir de l’eau » pose la question qui devrait déjà tous nous alerter : « dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d’eau ? ». Comme pour les espèces animales ou végétales, ne faudrait-il pas d’ores-et-déjà considérer l’eau comme une ressource en voie de disparition.
Boire l’eau du Gange © Dr Eric ERROUAS